Vers une agriculture plus verte grâce aux technologies ?

Vers une agriculture plus verte grâce aux technologies ?

Selon le ministère de l’Agriculture, en France, 79 % des agriculteurs utilisent internet dans le cadre de leur travail. Derrière les métiers de la santé, l’agriculture est le deuxième secteur en termes d’équipements technologiques dans le pays. Alors que de nombreuses voix se sont élevées ces dernières années pour dénoncer chez les agriculteurs des pratiques destructrices de l’environnement, la technologie est-elle la solution pour une agriculture plus verte, respectueuse de la biodiversité ? Jérôme Chapuis et ses invités en débattent dans Un monde en docs, sur Public Sénat.
Public Sénat

Par Flora Mansiet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Une agriculture en pleine mutation

« Dans tous les secteurs de l’économie, une vague d’innovation est arrivée. C’est évidemment le cas aussi en agriculture », introduit Véronique Bellon-Maurel, directrice de #DigitAg, l’Institut Convergences Agriculture Numérique. Qu’il s’agisse de suivre la météo en temps réel, de se faire assister de robots, de surveiller l’état de santé de ses animaux ou de ses plantes, « l’utilisation des nouvelles technologies peut se faire à n’importe quel niveau » explique Laurent Duplomb, éleveur laitier et sénateur LR de la Haute-Loire. Plus de 4 000 applications sur smartphone sont par exemple maintenant dédiées à ce secteur.

Pour une agriculture plus verte ?

Pour Véronique Bellon-Maurel, la première logique derrière l’utilisation des nouvelles technologies est celle de l’accompagnement : « les nouveaux outils aident les agriculteurs à prendre des décisions ». Des décisions plus écologiques ? C’est ce sur quoi travaillent les centaines de chercheurs de l’Institut Convergences Agriculture Numérique qu’elle dirige. Leur ambition : mobiliser les outils numériques pour accélérer la transition agroécologique. Une amélioration des pratiques par le numérique à laquelle croit aussi Laurent Duplomb : « Grâce à l’intelligence artificielle, on peut réduire de 90 % les doses de produits phytosanitaires On a besoin des nouvelles technologies pour améliorer notre agriculture ».

Ce qu’il faut c’est mettre en place un changement de système

Oui, mais selon Benoît Biteau, député européen Les Verts et agriculteur en Charente-Maritime, « les études ont montré que la dose ne fait pas le poison. Les logiciels aujourd’hui permettent seulement des réductions d’utilisation des pesticides. Il est parfaitement antinomique d’imaginer que l’on puisse faire de l’agroécologie en continuant à utiliser des produits nuisibles comme les pesticides ou les engrais de synthèse, même à des doses réduites ». Aller plus loin qu’une réduction des doses ? Véronique Bellon Morel ne dit pas autre chose « En effet si on s’arrête à l’utilisation des nouveautés technologiques pour réduire les doses, on ne va pas au bout de la démarche. Ce qu’il faut c’est mettre en place un changement de système ». C’est donc le modèle agricole qui est en question : « Derrière la robotisation il y a parfois la logique de produire plus. Et parfois produire plus c’est produire moins qualitatif. J’ai beaucoup de respect pour les prouesses technologiques, mais il faut faire attention à ce qu’elles servent le bien commun » met en garde Benoît Biteau.

Marc Barbier sociologue et chercheur à l’Inrae le rappelle, la technologie reste un élément à disposition des agriculteurs, elle ne fera pas à elle seule l’avenir de l’agriculture : « La numérisation de l’agriculture constitue une période de transition avec ses questionnements et difficultés. En termes d’agroécologie, on a beaucoup avancé grâce aux outils, aux groupes d’innovation. Mais ça ne résout pas tout ».

 

Retrouvez le documentaire Agriculteurs 3.0 et le débat en replay.

Dans la même thématique

Vers une agriculture plus verte grâce aux technologies ?
2min

Politique

Félicitations de Guillaume Kasbarian à Elon Musk : « Un challenge méprisant et provocateur » à l’endroit des fonctionnaires, dénonce un sénateur socialiste

Au détour d’une question sur l’Education nationale, le sénateur socialiste de Seine-Saint-Denis, Adel Ziane a brocardé le ministre de la fonction publique Guillaume Kasbarian qui a félicité sur le réseau social X, Elon Musk après sa nomination par Donald Trump à la tête d’un ministère de l’« efficacité gouvernementale » pour « démanteler la bureaucratie gouvernementale ».

Le

FRA – ASSEMBLEE – QUESTIONS AU GOUVERNEMENT
3min

Politique

Procès du RN : pourquoi l’avenir politique de Marine Le Pen pourrait être menacé d’une peine d’inéligibilité

À l’heure des réquisitions dans cette affaire de détournement de fonds publics, Marine Le Pen risque jusqu’à dix ans de prison et un million d’euros d’amende. Elle pourrait aussi se voir priver de candidature à la prochaine présidentielle, en raison de la loi Sapin II votée sous François Hollande, et mal prise en compte par la défense, qui impose des peines obligatoires d’inéligibilité pendant cinq ans en cas de condamnation.

Le