« M. Bolsaro est évidemment un populiste d’extrême droite. Derrière lui, on voit l’ombre des militaires qui ont été longtemps au pouvoir au Brésil, constituant une dictature terrible. C’est un ancien militaire lui-même. C’est très clair et c’est signé », commente Pierre Moscovici sur notre antenne ce matin. Le Brésil a élu la veille Jair Bolsonaro, premier président d'extrême droite plus de 30 ans après la fin de la dictature.
« Est-ce que c’est une tendance mondiale ? Oui hélas. Cette tendance c’est de voir les démocraties dites libérales – au sens des libertés – reculer partout dans le monde », explique l’ancien ministre socialiste. « C’est un phénomène qui est lié à une forme peut-être de fatigue démocratique sur laquelle ceux qui ont la démocratie à cœur devraient réfléchir et organiser une contre-attaque »
Les causes sont notamment sociales pense Pierre Moscovici, qui appelle les dirigeants dans le monde à « se réveiller ».
« Il y a une forme de fatigue par rapport à la crise qui a duré 10 ans. Elle n’est plus là mais les séquelles sont là notamment les inégalités frappantes. Il faut vraiment maintenant se retrousser les manches et s’attaquer à ces inégalités qui font mal. »