Politique
Invitée de la matinale de Public Sénat, Sophie Primas a annoncé que le débat sur l’identité nationale, voulu par François Bayrou, sera lancé « début avril ».
Le
Par Public Sénat
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Durant deux heures et demie, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés dans une ambiance particulièrement tendue, dans laquelle les attaques et les petites phrases ont souvent pris le dessus sur le fond. Une douzaine de thèmes ont été abordés et ont mis en lumière les différences de style et les positions très divergentes des deux candidats.
Selon un sondage Elabe, Emmanuel Macron apparaît comme le grand gagnant de ce débat : 63% des téléspectateurs l'ont jugé comment étant le plus convaincant.
« Ça en dit long sur que vous êtes, on vous demande une carte blanche et vous salissez l'adversaire et vous proférez des mensonges. » - Emmanuel Macron
« Votre projet, c'est un projet qui vise à vivre de la peur et des mensonges. C'est ce qui vous nourrit, c'est ce qui a nourrit votre père pendant des décennies [...] Vous êtes la coproduction du système que vous dénoncez, parce que vous en vivez, vous êtes son parasite », a ajouté Emmanuel Macron.
Après un échange tendu sur leurs « cartes blanches », les deux candidats ont conclu le débat chacun avec une déclaration de deux minutes.
« La seule chose que vous ne voulez pas fermer, c’est précisément les frontières » - Marine Le Pen
« Peut-être on dira que je suis ringarde, mais moi, j’aime la France telle qu’elle est », a déclaré Marine Le Pen au début de sa conclusion, avant d’aligner les critiques sur le projet d’Emmanuel Macron. « Vous êtes le candidat de la fermeture, de la fermeture des usines, de la fermeture des maternités, de la fermeture des postes de police, de la fermeture des hôpitaux. La seule chose que vous ne voulez pas fermer, c’est précisément les frontières », a-t-elle lancé à son adversaire. Elle l’accuse ensuite d’être « entre les mains des communautaristes », un projet qui « vise à déstructurer le pays ».
« Mme Le Pen a utilisé sa conclusion toute entière pour dire des mensonges sur mon projet sans jamais dire ce qu’elle voulait pour le pays, je ne veux pas de cela pour la France », a réagi Emmanuel Macron. « Je ne veux pas des profiteurs de l’échec et des exploitants de la colère. » Le candidat d’En Marche affirme avoir « entendu les doutes, les colères », et veut y répondre par « le courage », dont le « courage de la vérité ». « Je ne vous ai jamais menti, jamais expliqué que j’allais vous faire des cadeaux sans expliquer comment j’allais les financer », a-t-il déclaré. Refusant « l’esprit de la défaite de la haine », il promet de mener les réformes « en étant fidèles à ce que nous sommes ».
Emmanuel Macron fait référence à l’une de ses promesses de campagne, selon laquelle il aurait « la moitié de candidats nouveaux » aux élections législatives, et sans « casier judiciaire, ni peine d’inéligibilité ». Ce à quoi Marine Le Pen lui rétorque : « Ça existe depuis 20 ans chez nous, vous croyez que vous avez inventé l’eau chaude! ».
« Le parti des affaires ça n’est pas le mien, c’est le vôtre. » - Emmanuel Macron
Piqué, le candidat d'En marche! esquisse ce qui ressemble à une anaphore, qu'il ne terminera pas: « Le parti des affaires ça n’est pas le mien, c’est le vôtre. Le parti qui ne va pas devant les juges, c’est le vôtre... » « Le parti des affaires, c’est le mien? Faites attention à ce que vous dites. J’espère qu’on n’apprendra rien dans les quelques jours sur vous. Vous donnez des leçons...», le coupe Marine Le Pen, en ajoutant : « Personne n’a compris les explications que vous aviez donné sur votre patrimoine…». « Le fisc et la Haute autorité l’ont compris...», tranche Emmanuel Macron.
Essayant de reprendre la main, Marine Le Pen rebondit en mentionnant le président de la Haute autorité, Jean-Louis Nadal, dont elle dit qu’il est « un ami de Monsieur Hollande », selon elle. Le président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) était l’un des soutiens de Martine Aubry dans la compétition de la primaire socialiste de l'automne 2011, face à François Hollande.
« La différence entre vous et moi c’est que vous ête,s vous, sous le coup d’une procédure judiciaire, et que la Haute autorité a regardé mon dossier...», rétorque Emmanuel Macron. « Vous on sait en tous cas que vous avez un patrimoine sous-évalué, et que vous êtes sous le coup d’une procédure judiciaire, ça n’est pas mon cas. (..) Demain Madame Le Pen l’un ou l’autre devara être le garant de nos institutions. Vous avez menacé les fonctionnaires, vous dites en permanence du mal des juges, dès qu’ils ne vous arrangent pas. Vous n'êtes par ces propos pas digne d’être le garant de nos institutions.»
« Il y a un mot que je voudrais avoir sur les personnes en situation de handicap. La loi travail que Marine Le pen veut supprimer propose que quelqu’un dans l’entreprise vous aide. (...) Je ne veux plus de personne en situation de handicap sans solution. Je créerai les postes et structures pour que les enfants handicapés et les jeunes autistes n’aient plus à aller à l’étranger. »
« La mère des batailles c’est l’école primaire », a commencé Emmanuel Macron, a promis de faire de l’éducation de « la formation de nos jeunes », le « premier chantier de la reconstruction du pays ». Parmi ses principales propositions, le candidat d’En Marche cite le rétablissement des heures d’enseignements retirées ces dernières, comme le français, le retour des classes bilangues, ou encore la réduction du nombre d’élèves dans les classes de CP et CE1 dans les zones d’éducation prioritaires.
« L’école, elle a été saccagée par les socialistes », a déploré Marine Le Pen. La candidate du Front national a regretté l’introduction de cours de langues vivantes au détriment du français et a dénoncé la « suppression » du redoublement. « Il faut revenir à une école qui transmet dans la discipline », promet-elle, en souhaitant le « retour de l’autorité du maître ». Voulant « valoriser les filières professionnelles », elle s’en est prise à « un certain nombre de bobos » qui « ont considéré qu’il fallait BAC+12 ».
Au chapitre sur la politique européenne, Marine Le Pen est revenue sur sa proposition d'un retour à une monnaie nationale et d'une monnaie commune à l'échelle européenne en parallèle pour les entreprises. Pour se justifier, la candidate du Front national a affirmé que les entreprises, avant l'introduction de l'euro, « pouvaient payer » en ECU [European Currency Unit, NDLR]. « Elles n’ont jamais pu payer en ECU […] Cela n’a jamais existé, l’écu c’était une monnaie de référence, personne ne payait en ECU », a corrigé l'ancien ministre de l'Économie.
Cet ECU, auquel faisait référence Marine Le Pen, était en réalité une unité de compte pour les institutions, un « panier de valeurs » pour atténuer les effets de changes entre les devises européennes et offrir ainsi une stabilité dans les échanges au sein de l'Europe.
Les références de Marine Le Pen sur les questions monétaires ont fait bondir les journalistes spécialisés sur les questions européennes sur Twitter.
« Moi je veux une tolérance zéro à l’égard de la délinquance du quotidien. Ce qui est insupportable, ce sont concitoyens qui voient chaque jour des larcins qui ne sont pas condamnés comme il se doit », a regretté Emmanuel Macron, qui propose la création d'une police de sécurité quotidienne et un système d'amendes pour la petite délinquance. « Qui va aller chercher le montant de l’amende ? », demande Marine Le Pen.
« En général, les délits routiers touchent les braves et honnêtes citoyens qui eux sont effectivement tondus, qu’on fait payer, eux, alors que les voyons qui vivent dans des zones de non droit, personne ne va chercher les amendes auxquelles ils sont condamnés », a-t-elle continué, évoquant les « vaches à lait qui sont les automobilistes ». « Mme Le Pen a fait son petit chapitre qui était prévu », a ironisé son adversaire, repartant sur la « thrombose de la justice ».
22h09: Emmanuel Macron affirme que le FN a fait « participer» l’UOIF à un colloque. Marine Le Pen réplique en affirmant qu’Emmanuel Macron a « accepté le soutien » de l’UOIF.
Marine Le Pen : Vous avez dit: « La France a une part de responsabilité dans le terreau du djihadisme? Vous pouvez expliquer votre pensée? »
Emmanuel Macron: « Je vais d’abord démanteler les bêtises que vous avez dites tout à l’heure. J’ai toujours pris mes responsabilités, contrairement à Madame Le Pen qui elle fait de la lutte contre le terrorisme sur les plateaux, mais elle est par le contribuable pour être député européen. Il est vrai qu’elle y va très peu. A chaque fois qu’il y a des réformes importantes dans ce sens-là, elle n’y va pas. »
Les journalistes: « Sur l’UOIF, Monsieur Macron, vous êtes en avance.»
Emmanuel Macron:« Sur l’UOIF, c’est simple. Si l’UOIF prononce, invite, mène des activités contraires aux lois de la République, je la ferai interdire, je les ferai interdire. Je ne connais pas les dirigeants de l’UOIF, je ne les ai jamais rencontrés. Et à ma connaissance le dernier parti politique qui a eu maille à partir avec eux et les a fait participer à des colloques, c’est le Front national avec Monsieur Alliot. Balayez devant chez vous mais ne venez pas me chercher là-dessus. »
Monsieur Macron fait référence à la participation de Camel Bechikh, président de « Fils de France » et «figure de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF)» selon Le Point, au colloque «Islam et République », organisé par le club de réflexion Idée Nation du vice-président du FN Louis Aliot, le 11 avril 2013. Cette information est rapportée entre autres par le site Saphir News. Marine Le Pen contre-attaque en mentionnant le soutien de de l’organisation, qui a appelé dans un communiqué à « donner au candidat Emmanuel Macron, le score le plus large »:
Marine Le Pen: « Si ils vont soutiennent, et vous avez dit que vous acceptiez ce soutien. »
L’organisation avait répondu avoir du « respect à l’égard de Monsieur Emmanuel Macron » mais n’avoir « pas de liens particuliers avec son mouvement ».
Emmanuel Macron poursuit: « Madame le Pen, soit ils ne respectent pas les lois de la République. Et dans ces cas là, portez plainte contre eux, faites-le. Moi si j’étais président de la République, demain je démantelerai de manière impitoyable toutes les associations… »
Marine Le Pen: « Mais pas pour l’instant? Pour l’instant vous acceptez leur soutien comme candidat? »
Emmanuel Macron: « Mais madame Le Pen je ne suis pas président de la République. »
Marine Le Pen: « Quel cynisme ! »
Emmanuel Macron: « Ce cynisme c’est le vôtre, allez chercher dans vos archives »
Marine Le Pen: « Ratib Nabulsi, invité du congrès de l’UOIF du Nord en 2016. Voilà ce qu’il dit. (Elle lit) “L’homosexualité conduit à la destruction de l’homosexuel. C’est pour cette raison mes chers frères que le châtiment de l’homosexualité est la peine de mort.”...»
Emmanuel Macron: « C’est formidable de vous voir défendre les homosexuels. »
Marine Le Pen: « Monsieur Hassan Iquioussen, fondateur des jeunes musulmans de France, intervenant au congrès de l’UOIF 2017, qualifiait les juifs d’avares et d’usuriers ou d'être le top de la trahison et de la félonie, dans une conférence révélée par le journal l'Humanité, c’est ces gens là dont vous acceptez le soutien? Bah j’espère que vous ne serez jamais Président de la République. »
Emmanuel Macron: « Ce débat a eu un mérite formidable, c’est de pouvoir vous entendre tenir des propos de compassion avec les juifs et les homosexuels de ce pays. Je trouve ça formidable et je m’en félicite. »
Sur la lutte contre le terrorisme, Marine Le Pen a évoqué sa proposition d’expulser du territoire les « fichés S étrangers » mais également la déchéance de nationalité pour les binationaux. « On mettra en œuvre la déchéance nationale. Je sais que vous être contre cela, vous êtes pour toutes les propositions de laxisme », a-t-elle lancé.
« Ça va leur faire peur pour tous ceux qui se font sauter, ça va les terroriser […] C’est un débat qui a lieu, le président de la République a voulu le faire, ça ne règle rien au sujet », a répondu Emmanuel Macron.
« Vous attendez l’attentat, vous ? » - Marine Le Pen
« Vous attendez l’attentat, vous ? », l’a interrompu Marine Le Pen
« Je n’attends pas l’attentat, simplement quelqu’un qui est dans cette disposition d’esprit la déchéance de nationalité brandie par Mme Le Pen, vous pensez que ça le fait trembler. Il faut aller plus au cœur, être beaucoup plus concret », a répliqué le candidat d'En Marche.
Le débat télévisé est actuellement suivi par plusieurs membres du gouvernement. Certains y vont de leur commentaire sur Twitter. Ségolène Royal a dénoncé le « vide » et « l’incompétence » de Marine Le Pen, quand Laurence Rossignol, la ministre des Familles, déplore « une attaque incongrue et bas de gamme ». « Débat tiré vers le caniveau par Mme Le Pen », écrit quant à elle Barbara Pompili.
- Marine Le Pen : 60 ans, s’ils ont 40 annuités. C’est très clair.
- Emmanuel Macron : Et quand ?
- M. L. P. : 60 ans quand ils ont 40 annuités.
- E. M. : Dès votre élection si vous êtes élue ?
- M. L. P. : Non, je m’engage à ce que ce soit le cas d’ici la fin du quinquennat…
- E. M. : Ça a changé.
- M. L. P. : … pour une raison simple… Non, non, ça n’a pas changé…
- E. M. : C’était dans les deux mois, il y a quelques semaines, mais bon ça a du changer.
- M. L. P. : Dans les deux mois ?
- E. M. : Oui, vous aviez dit : dès que je suis élue. Vous avez d’un seul coup changé.
- M. L. P. : Non M. Macron, écoutez, excusez-moi mais parlez de vos projets mais du mien parce manifestement vous le connaissez mal.
- E. M. : Alors, inspirez-vous de ce précepte pour vous-même Mme Le Pen.
- M. L. P. : Très clairement, le plus vite sera le mieux.
Marine Le Pen parle des déserts médicaux et du prix des médicaments, qu’elle veut baisser:
« Dans nos campagnes il faut aller à 50, 60 kms, peut-être pas pour trouver un généraliste, mais un spécialiste. Et parfois attendre 4 ou 6 mois pour un rendez-vous. (...) Il y a des mesures claires à mettre en oeuvre, augmenter le numerus clausus. (...) Il faut mettre en place un stage d’internat de 6 mois dans des territoires qui sont sous (peu) denses, proposer des baisses de fiscalité pour les médecins à la retraite et leur proposer de rester sur place. Nous ferons en sorte que les médicaments baissent. (...) Il y a un bras de fer à faire avec les laboratoires. Quand je l’ai dit on m’a expliqué que ce n’était pas possible… Et puis j’ai vu qu’il avait été obtenu qu’un médicament avait baissé d’un tiers ou la moitié. »
Puis la candidate du Front national mentionne sans le nommer Jean-Jacques Mourad, l'un des deux conseillers Santé du candidat d'En marche! qui a dû démissionner en raison de liens d'intérêts avec le laboratoire Servier, fabricant du Mediator.
« Il faut à un moment donné la volonté politique. Or cette volonté politique elle n’existe plus, parce qu’on se soumet aux laboratoires, aux grandes puissance financières, et aux intérêts privés. Vous en avez un dans votre équipe quelqu’un qui travaille chez Servier? »
Emmanuel Macron: « Ah ça y est ! »
Marine Le Pen : « Oui parce qu’on a vu que dans votre programme il y avait le remboursement de l’hypertension. On s’est dit pourquoi particulièrement l’hypertension. Parce qu’on a appris que son conseiller santé en réalité était un des plus gros lobbyistes de Servier, et que Servier c’est précisément le grand laboratoire dont le domaine de prédilection est l’hypertension.»
Emmanuel Macron: « Je partage une partie de ces recommandations. Mais sur les médicaments j’ai une mauvaise nouvelle. 80% des médicaments sont faits à l’étranger. Comme vous taxez les importations, on va augmenter les prix. On ne va pas du jour au lendemain faire 80% des médicaments qu’on importe, ça ne marche pas comme ça dans la vraie vie, sur les plateaux de télévision peut-être, mais pas dans la vraie vie. Donc les prix de tous les médicaments augmenteront. »
« Je suis la candidate du pouvoir d’achat, vous M. Macron vous êtes le candidat du pouvoir d’acheter, d’acheter la France, de la dépecer », déclare Marine Le Pen. « Tout est à vendre, tout est à acheter, les hommes, les ventres. Vous ne voyez les rapports humains que par rapport à ce que ça rapporte. [...] Dans ma vision à moi, tout n’est pas à vendre, tout n’est pas à acheter »
« La France, c’est une civilisation ouverte avec des principes généraux, tout l’inverse de ce que vous portez. Ce n’est pas la xénophobie, ce n’est pas votre vision des familles, celle encore que votre père rappelait il y a quelques jours de manière indigne », a répliqué Emmanuel Macron. L'ancien ministre de l'Économie repproche à Marine Le Pen d'avoir « proposé de supprimer les crédits au planning familial » dans les régions.
Marine Le Pen: "Ne jouez pas à l'élève et au professeur avec moi"
«Jamais je n’ai fait ce que vous avez fait l’autre jour, profiter de la détresse des gens.» - Emmanuel Macron
Emmanuel Macron: «Je suis allé au contact des salariés. pendant que vous faisiez votre numéro avec les caméras, moi j’étais avec les représentants des salariés.»
Marine Le Pen: «Ils vous hué»
Emmanuel Macron: «Je suis infiniment plus crédible que vous. J’ai eu des victoires, j’ai eu des échecs. Jamais je n’ai fait ce que vous avez fait l’autre jour, profiter de la détresse des gens.»
Marine Le Pen: «Moi quand je vais voir les ouvriers, je vais voir les ouvriers.»
Les journalistes: «On va pas passer trois heures sur Whirlpool»
« Vous parlez toujours du passé, et des autres, les Français comprendront que vous n’avez rien à proposer. (...) Les chefs d’entreprise, qu’est-ce qu’ils demandent? Les grands groupes gèrent bien la complexité. Mais une entreprise dans le BTP avec deux salariés, ça n’est pas la même réalité. Les grands groupes le peuvent dans certaines circonstances. Les chantiers de Saint-Nazaire l’ont fait. Ils ont pu négocier un accord d’entreprise, il y a eu un chômage partiel, et maintenant ils sont repartis et ont un carnet de commande de 10 ans.»
« Vous défendez des intérêts privés » - Marine Le Pen
« Vous défendez des intérêts privés », a accusé Marine Le Pen, repprochant à Emmanuel Macron d'avoir été « à la manœuvre » sur le dossier SFR. « Ce sont des entreprises que vous avez vendues, SFR par exemple, à votre ami M. Drahi, le patron de BFM [...] M. Montebourg refusait que SFR soit vendu à M. Drahi et le jour où M. Montebourg a été remplacé par vous, M. Macron, immédiatement vous avez signé la vente. »
« Vous avez déjà commis ce mensonge devant 10 millions de personnes lors du débat que nous avions eu », a répliqué Emmanuel Macron. « Je n’ai pas été ministre quand SFR a été vendu et SFR était la propriété d’un groupe totalement privé qui était Vivendi (…) C’est le groupe Vivendi qui l’a vendu. Ne dites pas de bêtises, vous en dites beaucoup. »
« Vous avez démontré que vous n'êtes pas la candidate de l’esprit de finesse » - Emmanuel Macron
« Vous avez démontré que vous n'êtes pas la candidate de l’esprit de finesse, de la volonté d’un débat démocratique. Je ne vais pas vous dire que vous êtes la véritable héritière, de tout un système qui prospère sur la colère des Français depuis tant et tant d’années. Ce que vous portez c’est l’esprit de défaite dans la lutte contre le terrorisme, cette lutte tous les pays vont la conduire, vous vous dites (qu’il faut) remettre les frontières.
Face à cet esprit de défaite je porte l’esprit de conquête. Ce qui fait sa force c’est qu’elle rayonne partout, nous sommes forts dans le monde, il y a énormément de changement à faire. C’est ça la France que je veux, la France qui nous ressemble »
Marine Le Pen, qui a ouvert le débat, en faisant part de son état d’esprit et en se déclarant « extrêmement heureuse de la manière dont se déroule ce second tour » :
« Le choix politique que vont devoir faire les Français s’éclaire : M. Macron est le candidat de la mondialisation sauvage, de l’ubérisation, de la précarité, de la brutalité sociale, de la guerre tous contre tous, du saccage économique notamment de nos grands groupes, du dépeçage de la France par les grands intérêts économiques, du communautarisme. »
« M. Macron est le candidat de la mondialisation sauvage » - Marine Le Pen
Elle a ajouté que « tout cela » était « piloté par M Hollande, qui est à la manœuvre ». « Je suis la candidate du peuple, de la France telle que nous l’aimons […] La candidate de la nation qui protège », a-t-elle énoncé.
Cette confrontation entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen est inédite dans la Ve République. Elle sera à suivre en direct sur les chaînes parlementaires à partir de 21h. Retrouvez les temps forts des échanges entre les deux candidats sur notre site internet.
Depuis 19h30, nos invités dans une émission spéciale animée par Arnaud Ardouin (LCP) et Michaël Szames (Public Sénat), abordent tous les enjeux et les règles de ce duel télévisé.
En dernière partie de soirée, retrouvez les premières analyses et réactions à chaud, autour de Sonia Mabrouk (Public Sénat) et Ludovic Fau (LCP). Décryptage politique avec Jean-Louis Gombeaud, journaliste économique à Public Sénat, Judith Waintraub, journaliste politique au Figaro et Patrick Apel-Muller, le directeur de la rédaction de l’Humanité.
Les éclairages de la sémiologue Élodie Mielczareck, de Véronique Reille-Soult (Dentsu Consulting), pour l’impact sur les réseaux sociaux, et de Nicolas Boudot (associé du cabinet de communication Tilder) viendront également nourrir ce débriefing politique.
Questions au Gouvernement du 26 mars