La France "ne met rien sous le tapis" sur le sujet des droits de l’Homme au Vietnam communiste mais s’exprime en privé sur la question avec le régime et pas "par la presse", a affirmé dimanche le Premier ministre français Edouard Philippe au dernier jour de sa visite dans le pays.
Interrogé par des journalistes sur cette question sensible, le chef du gouvernement français a répondu que le sujet était abordé "dans les forums qui vont bien, de la façon dont nous avons toujours procédé".
"Nous ne mettons rien sous le tapis, mais nous avons des discussions avec les autorités vietnamiennes qui ne passent pas par la presse", a-t-il plaidé.
Selon une source proche des discussions, la question des droits de l’Homme a été abordée "dans le cadre des entretiens" entre Edouard Philippe et les dirigeants vietnamiens vendredi, au premier jour de sa visite.
"L’attention des autorités vietnamiennes a été appelée sur une liste de cas individuels", a précisé cette source.
Au troisième et dernier jour de sa visite au Vietnam, le Premier ministre a inauguré un centre de santé français à Ho Chi Minh Ville, la capitale économique du pays.
Le Premier ministre français Edouard Philippe inaugure un centre de santé avec la ministre vietnamienne de la Santé Nguyen Thi Kim Thien le 4 novembre 2018 à Ho Chi Minh Ville
AFP
"Accompagner la société vietnamienne, faire en sorte que des centres comme celui-ci puissent se développer, je pense que c’est aussi répondre à une aspiration de la société vietnamienne", a-t-il affirmé en réponse à la question sur les droits de l’Homme.
Le Vietnam, qui ne compte aucun média indépendant et est dominé par les communistes conservateurs depuis 2016, s'est doté d'une nouvelle loi sur la cybersécurité qui limite encore davantage la liberté d'expression.
Le texte, qui entrera en vigueur en janvier 2019, oblige les plateformes du web à retirer tout commentaire considéré comme une menace à la "sécurité nationale" et à stocker les informations personnelles et les données des utilisateurs.
Une centaine de personnes ont été emprisonnées en 2017 pour des raisons politiques, d'après Amnesty International, et une cinquantaine de militants et blogueurs ont déjà été condamnés cette année, selon un décompte de l’AFP.
Les groupes de défense des droits de l'Homme craignent que la répression s'accélère avec l’arrivée à la présidence du pays du secrétaire du parti communiste, Nguyen Phu Trong.
Edouard Philippe devait quitter le Vietnam dimanche soir au terme d’une visite qui l’a vu décrocher pour 10 milliards d’euros de contrats et accords commerciaux et se rendre sur le site de Dien Bien Phu pour honorer la mémoire des soldats français et vietnamiens de la guerre d’Indochine.
Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.
Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».
Jeudi, le groupe écologiste du Sénat défendra deux propositions de loi dans le cadre de sa niche parlementaire. Le premier vise à garantir une continuité de revenus pour les artistes auteurs et le deuxième a pour but de garantir plus de transparence pour les riverains des parcelles agricoles exposées aux pesticides.
Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.