Villiers: hommage au général et des désapprobations de Macron en commission
La démission du chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, a suscité mercredi d'hommage de nombre de députés,...

Villiers: hommage au général et des désapprobations de Macron en commission

La démission du chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, a suscité mercredi d'hommage de nombre de députés,...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La démission du chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, a suscité mercredi d'hommage de nombre de députés, plusieurs élus de gauche et de droite exprimant aussi leur désapprobation du recadrage d'Emmanuel Macron, selon plusieurs participants.

La commission de la Défense, devant laquelle le général avait exprimé la semaine dernière de vives critiques des coupes budgétaires, auditionnait successivement le général Jean-Pierre Bosser, chef d'état-major de l'armée de terre, puis le général André Lanata, chef d'état-major de l'armée de l'air.

"Malaise chez les députés suite à cette démission. Tout le monde la regrette", a affirmé un député de droite assistant à la réunion. Et "hommage unanime" au général de Villiers, ont rapporté d'autres élus de tous bords, évoquant aussi des "remerciements" au président de la commission Jean-Jacques Bridey (ex-PS devenu REM) pour ses prises de position en soutien au chef d'état-major des armées.

En commission, il ressort le sentiment que "c'est une décision que, globalement, nous déplorons au regard de la qualité de soldat et de chef de l'ancien CEMA", a rapporté un député REM.

Mais, selon plusieurs élus, les présidents des groupes communiste André Chassaigne, Nouvelle Gauche, Olivier Faure, LR, Christian Jacob, ont exprimé de "l'incompréhension, désapprobation" ou "inquiétude" sur le recadrage du général de Villiers par Emmanuel Macron.

"Le libre fonctionnement de notre commission est mis en cause. Si nos auditions à huis-clos donnent lieu par l'exécutif à des mises au pas des personnes auditionnées, c'est le pouvoir législatif qui est mis sous tutelle", a déploré auprès de l'AFP M. Chassaigne. Sur le fond, il a pointé, derrière la démission, des problèmes dans les différents corps d'armée, avec "seulement 30% du matériel instantanément disponible, ce qui fait dire que (...) que notre armée est +au bord de la rupture+".

Outre "une crise de confiance entre les armées et le chef de l'Etat qui s'est rendu coupable d'une humiliation inutile pour un homme qui n'avait fait que son devoir" d'alerter sur des "coupes budgétaires rendant difficile le déploiement de nos hommes", Olivier Faure (PS), président du groupe Nouvelle gauche, a souligné sur LCI que "l'intérêt du Parlement est d'avoir des gens qui s'expriment totalement librement".

L'"Insoumis" Alexis Corbière, également membre de la commission, a considéré que "le général n'a fait que son devoir et le recadrage présidentiel est intolérable", ajoutant qu'"il y a dans le pays des centaines de +général de Villiers+ qui n'acceptent pas les conséquences de l'austérité".

Mais, pour un député de la majorité, "tout le monde a conscience que cette démission est aussi la conséquence de la rupture du huis clos de la commission, ce qui n'est pas neutre". Philippe Folliot (REM) s'est dit "très en colère" à ce sujet, estimant dans un communiqué que des auditions "à l'eau tiède" n’auront "plus aucun intérêt".

Une députée aurait été jusqu'à traiter de "connards" ceux qui ont fait fuiter les propos du général dans la presse. "Une députée que je ne connais pas s'est exprimée de cette manière", a confirmé M. Jacob au sortir de la réunion, sans préciser son étiquette.

Le président de la commission a d'ailleurs rappelé en début de réunion le devoir de discrétion, de sources concordantes.

chl-bpa-jmt-ic/vm/it

Partager cet article

Dans la même thématique

Villiers: hommage au général et des désapprobations de Macron en commission
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Villiers: hommage au général et des désapprobations de Macron en commission
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le