Violences faites aux femmes : Éric Dupond-Moretti rappelé à l’ordre au Sénat

Violences faites aux femmes : Éric Dupond-Moretti rappelé à l’ordre au Sénat

Lors de l’examen des crédits alloués à la justice pour 2021, une passe d’armes a eu lieu entre le ministre de la Justice et la sénatrice PS, Marie-Pierre de La Gontrie. Elle considère que le garde des Sceaux est sorti de son rôle en évoquant l’affaire Georges Tron, dont il était l’avocat, lors d’une discussion autour des violences faites aux femmes.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

En marge de l’examen du budget de la justice pour 2021, un accrochage a eu lieu entre le garde des Sceaux et la sénatrice PS de Paris, Marie-Pierre de La Gontrie. Cette dernière a reproché à l’avocat de formation d’avoir fait référence à l’affaire Georges Tron, poursuivi pour viols et agressions sexuelles et acquitté en première instance. Les plaignantes ont fait appel de la décision rendue. 

Dans une digression, le ministre de la Justice a, en effet, cité cette affaire en accusant l’ancienne secrétaire d’Etat, Juliette Méadel d’avoir « voulu inverser la charge de la preuve » suite à l’annonce de l’acquittement de Georges Tron. Juliette Méadel s’était alors émue de ce verdict affirmant que « le doute ne devait pas bénéficier aux accusés ». « Ce serait une hérésie juridique et, sans doute, une décision qui sur le terrain constitutionnel pourrait être âprement discutée », a conclu Éric Dupond-Moretti, reprochant à un amendement de se trouver dans le même esprit que la polémique d’alors.

« Le garde des Sceaux a dérapé », tance Marie-Pierre de La Gontrie

« Je souhaiterais dire de façon assez solennelle au garde des Sceaux qu’il a dérapé […] dans cette affaire vous étiez l’avocat de Georges Tron. Il me semble que le Premier ministre a dû vous rappeler qu’il ne fallait pas mélanger votre passé d’avocat et votre présent de ministre de la Justice. Vous avez tenu des propos lors de ce procès qui éclaire peut-être votre position d’aujourd’hui […] où vous traitiez les parties civiles de manipulatrices », a reproché Marie-Pierre de La Gontrie.

« Les propos que j’ai entendus sont déplacés », a répondu Éric Dupond-Moretti, fortement agacé et ne souhaitant pas répondre à une polémique qu’il « ne trouve pas d’une grande hauteur de vue ».

Dans la même thématique

PARIS, Ministere de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, situe a l’Est de la capitale, dans le quartier de Bercy.
8min

Politique

Fiscalité : à quoi pourrait ressembler un nouvel impôt local ?

« Il n’y aura pas de nouvelle taxe, mais il faut réfléchir à une participation possible au fait de vivre dans la ville ou le village », avance la ministre Catherine Vautrin, qui ouvre la réflexion avec les élus. Au Sénat, le président de la délégation aux collectivités, Bernard Delcros, évoque une « réforme de la taxe foncière », quand le vice-président de l’AMF, Philippe Laurent, défend une contribution qui « tient compte très largement du revenu ». Le débat est loin d’être clôt.

Le

Paris : Debate session of public finances
9min

Politique

Narcotrafic : de courtes peines de prison pour les consommateurs de drogue, une proposition qui divise les mondes judiciaires et politiques

En écho aux nombreux faits divers liés au trafic de drogue, le député Rassemblement national, Jean-Philippe Tanguy, demande la création de courtes peines de prison pour les consommateurs de stupéfiants. Une solution que rejette Raphaël Glucksmann ou Mathilde Panot et qui fait réagir les syndicats de magistrat et de police.

Le

Ursula von der Leyen attends Renaissance European Campus in Bordeaux
6min

Politique

Coup d’envoi des auditions des commissaires européens : « Une évaluation des compétences, mais aussi un filtre politique » 

Ce lundi 4 novembre marque le coup d’envoi des auditions des commissaires européens qui dureront jusqu’au 12 novembre. Ces oraux doivent permettre aux commissaires de développer leur vision de leur action au sein de la Commission européenne. Ce sera aussi l’occasion pour les députés de contrôler l’exécutif et faire valoir leurs priorités politiques.

Le