Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, propose un tour de vis législatif après les débordements qui ont émaillé la victoire du PSG en Ligue des Champions le week-end dernier. Devant le Sénat, à l’occasion de la séance de questions d’actualité au gouvernement ce mercredi 4 juin, le garde des Sceaux a rappelé les propositions qu’il met en avant depuis plusieurs jours. Parmi elles : la suppression du sursis et de l’aménagement des peines de moins d’un an de prison. Le ministre, qui espère présenter un projet de loi en septembre, a également évoqué la création « d’une infraction qui permette de lutter contre les attroupements collectifs ».
« Il y a quelques jours, le garde des Sceaux se plaignait, à juste titre, de la surpopulation carcérale, et il propose aujourd’hui de remplir les prisons », a raillé le sénateur communiste de Paris Ian Brossat, au micro de Public Sénat. Pour cet élu, les propositions de Gérald Darmanin visent d’abord à déplacer le débat sur la délinquance. « Le gouvernement cherche à masquer son échec monumental à garantir l’ordre public à l’occasion du match », estime-t-il.
L’élu brocarde également le bilan du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, sous les critiques des oppositions de gauche et celles de l’extrême droite depuis les violences de samedi soir. « On a un ministre de l’Intérieur que l’on entend, finalement, assez peu sur les questions de sécurité, qui ne mène pas de politique publique mais qui se comporte plutôt en croisé qui même une campagne idéologique avec de grands mots, de grands termes parfois provocateurs », épingle Ian Brossat. « Mais il n’est pas là quand il s’agit concrètement de garantir la sécurité des Parisiens. »
Ce mercredi, Bruno Retailleau, qui a une nouvelle fois qualifié de « barbares » les auteurs de ces violences, a apporté son soutien aux propositions de son prédécesseur place Beauvau. « Mais ce sera très long, on a déjà dans notre arsenal pénal, beaucoup de lois », a toutefois voulu rappeler le Vendéen au micro de Public Sénat. « On a les moyens d’appliquer des peines beaucoup plus fermes », a-t-il assuré.