Violences contre les élus : « Quand un maire reçoit une formation du GIGN, c’est que le pays ne va pas très bien », note David Lisnard
Auditionné par la délégation sénatoriale aux collectivités locales, le président de l’Association des maires de France, David Lisnard est revenu sur les violences qui ciblent les élus locaux et formule des propositions pour les combattre.

Violences contre les élus : « Quand un maire reçoit une formation du GIGN, c’est que le pays ne va pas très bien », note David Lisnard

Auditionné par la délégation sénatoriale aux collectivités locales, le président de l’Association des maires de France, David Lisnard est revenu sur les violences qui ciblent les élus locaux et formule des propositions pour les combattre.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« On a formé 15 000 maires et adjoints, avec des formateurs du GIGN, pour gérer les menaces et les situations de crise. On continue ce travail. On va le développer en zone police avec le Raid […] On voit bien où on en est quand même. Quand un maire reçoit une formation du GIGN ou Raid, ça veut dire que le pays ne va pas très bien ».

Auditionné par la délégation sénatoriale aux collectivités locales, ce jeudi, le président de l’Association des maires de France, David Lisnard a été interrogé sur les violences qui se multiplient à l’encontre des élus locaux.

David Lisnard demande la généralisation de la protection fonctionnelle des maires

Un sujet dont s’est emparé le Sénat depuis 2019, après la mort du maire de Signes, Jean-Mathieu Michel, à la suite d’une altercation avec ses administrés autour d’une décharge sauvage. Le Sénat avait mené un travail dans la foulée, sous la houlette de Philippe Bas (LR), qui avait présenté un rapport comprenant 12 recommandations, dont la demande aux parquets « d’orientations fermes » en cas d’agressions d’élus locaux.

En 2020, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti avait adressé une circulaire au parquet, destinée à renforcer les conséquences pénales et judiciaires de ce type d’agression.

>> Lire notre article.  Agressions de maires : « Les mesures ne sont pas à la hauteur de l'enjeu » affirme Philippe Bas

« La circulaire est bonne. Ce qui me revient, c’est que les parquetiers font des efforts », a reconnu le maire de Cannes avant d’évoquer une disposition de la loi engagement et proximité de 2019 qui accorde une protection fonctionnelle aux élus. « Nous, nous souhaiterions qu’elle soit automatique. C’est très compliqué au Conseil municipal de faire part d’une décision qui engage des dépenses par les contribuables pour la protection fonctionnelle d’un élu. Ça peut créer un sentiment d’incompréhension, des tensions », a-t-il plaidé.

« Aujourd’hui, il y a beaucoup trop de classements sans suite »

Autre proposition, David Lisnard demande « à ce que l’AMF puisse se constituer partie civile. Je pense que ce serait un apport important, grâce à des avocats spécialisés au rayonnement national, ça permettrait de veiller à ce que les procédures puissent prospérer. Aujourd’hui, il y a beaucoup trop de classements sans suite […] ça ajouterait aussi une indemnisation potentielle supplémentaire […] Les maires sont reconnus dans leur qualité de dépositaire d’une autorité publique. Ce qui est une circonstance aggravante pour l’agresseur. Je pense que la parole des maires ne doit pas être considérée de la même façon qu’un agresseur potentiel », conclut-il.

Dans la même thématique

BRUNO RETAILLEAU LE HAVRE
10min

Politique

Retailleau, Philippe, Attal : en 2027, y aura-t-il « que des cadavres à la fin » ?

Entre Bruno Retailleau, nouvel homme fort de la droite, Edouard Philippe, déjà candidat pour 2027, Gabriel Attal, qui rêve de l’être, Gérald Darmanin et les autres, la division menace le socle commun pour la présidentielle. La machine à perdre est-elle en marche ? A moins que certains rapprochements s’opèrent, à l’approche du scrutin…

Le

Taxi Blockades in Marseille
6min

Politique

Colère des taxis : la réforme du transport sanitaire, une piste d’économies inflammable

Vent debout contre le projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie, les représentants des chauffeurs de taxi sont attendus, samedi, au ministère des Transports pour une réunion avec François Bayrou. Mais l’exécutif a d’ores et déjà indiqué qu’il ne fera pas « machine arrière », soutenant son objectif de baisse des dépenses présenté lors de l’examen budget de la Sécurité sociale. Au Sénat, les élus mettent en balance les impératifs de santé et d'économie.

Le

SIPA_01213808_000003
3min

Politique

Transport sanitaire : pourquoi les taxis se mobilisent ?

Après quatre jours de mobilisations massives pour protester contre un projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie sur les transports de malades, les chauffeurs de taxi ont obtenu une réunion samedi au ministère des Transports en présence de François Bayrou. Explications.

Le