Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a souhaité mercredi qu'une commission d'enquête parlementaire puisse faire la lumière sur les responsabilités dans "la chaîne de commandement", au lendemain des violences en marge du défilé syndical du 1er Mai.
"La question c’est à qui sert en fait le crime", a lancé M. Faure sur franceinfo. "On a des gens qui hier ont par leur action dénaturé une manifestation qui était, elle, pacifique et qui visait à créer un rapport de force avec un gouvernement qui refuse de négocier. Et donc la question qui est posée aujourd'hui est de savoir pourquoi les forces de l'ordre ont tardé à intervenir", a-t-il poursuivi.
Le groupe Communiste Républicain Citoyen et Ecologiste du Sénat a de son côté demandé que le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb soit auditionné, "en urgence" par la Commission des lois du Sénat, afin de "prendre connaissance de son analyse des faits" et "des conditions d’intervention des forces de l’ordre", affirme Eliane Assassi (Seine-Saint-Denis) dans un communiqué.
Pour M. Faure, "visiblement les consignes qui ont été données n’étaient pas celles de la fermeté a priori, mais de la fermeté a posteriori".
Pour nuire à la manifestation ? "Je dis simplement que la question est posée et que ça supposerait de pouvoir le vérifier", s'est borné à répondre M. Faure. "Ca supposerait par exemple une commission d’enquête parlementaire qui permette de faire la lumière sur les raisons qui ont conduit à ce mode opératoire qui à l'évidence a permis dans un premier temps des dégradations importantes, spectaculaires, et qui ont nui à une manifestation".
"Je souhaite qu'on puisse faire la lumière et qu'on puisse d'abord délivrer les forces de l'ordre de toute suspicion, parce que ce n'est pas elles qui sont en cause, mais bien la chaîne de commandement", a-t-il développé.
Le patron du PS a pointé "une autre responsabilité du gouvernement": "On a un gouvernement qui cherche la tension, qui cherche en réalité une victoire totale sur le monde syndical, qui cherche son écrasement et donc (...) ça provoque, ça nourrit les radicalités", a-t-il accusé.
"Le gouvernement cherche à avoir face à lui des oppositions qui soient le plus radicalisées pour être finalement le seul parangon de la mesure, et donc être sur ce couloir central, seul, où ils peuvent afficher le fait qu'ils sont la raison là où la déraison l'aurait emporté", a-t-il déclaré.
M. Faure a également assuré n'avoir "aucune complaisance" vis-à-vis des groupuscules violents. "Ces gens sont nuisibles à la cause que nous défendons, parce que à chaque fois ils la dénaturent".
"Ils sont les idiots utiles du système", "ils le confortent", a-t-il affirmé. "Parce que en étant à chaque fois avec des moyens d'action violents, ils autorisent le pouvoir en place à ne pas écouter les revendications qui sont portées sur le fond".