Jean-Michel Blanquer souhaite bien sanctionner les parents « complices d’une évolution violente » de leurs enfants. C’est ce qu’il a confirmé ce jeudi en reparlant du plan sur les violences scolaires, présenté fin janvier.
« Je suis très sceptique » réagit Irène Inchauspé, journaliste éducation à l’Opinion.
« De quel type de violence parle-t-on ? (…) Les violences physiques, dieu merci, sont assez rares, voire très rares (…) Là [Jean-Michel Blanquer] parle de faire payer aux parents les dégâts matériels. Mais des dégâts matériels, il n’y en a pas tant que ça. Ce qu’il y a c’est un harcèlement moral qui pèse beaucoup sur le moral des enseignants. C’est-à-dire des insultes extrêmement violentes. »
Elle poursuit : « Les allocations familiales, c’est une mesure particulièrement inégalitaire puisqu’il y a des parents qui ont des revenus trop élevés pour en avoir. Il y a de parents qui ont un enfant à charge qui n’ont pas d’allocations familiales. Donc, ceux-là ne seront pas sanctionnés. On ne sanctionne que les autres. »
Une mesure « inapplicable concrètement »
La journaliste soulève également une question qui risque de faire beaucoup de remous concernant l’application de cette mesure : « Est-ce que c’est le rôle des enseignants de prendre la responsabilité de dire « attendez celui-là, sa famille, il faut lui supprimer les allocations familiales parce qu’il se comporte mal ? » ».
Et de conclure : « Quel parent (…) éduque son enfant dans l’intention d’aller commettre des violences à l’école ? Franchement, je n’en connais pas. Donc non, je ne suis pas favorable à cette mesure et je pense qu’elle est notamment inapplicable concrètement. »
OVPL. "Stylos rouges" Entretien avec la journaliste Irène Inchauspé (en intégralité)
Vous pouvez voir et revoir l’entretien avec Irène Inchauspé, en intégralité :