Visite au Maroc : « La réconciliation est établie, il y a une dynamique vertueuse qui s’installe entre Emmanuel Macron et Mohamed VI »

Invité de la matinale de Public Sénat, Antoine Basbous revient sur la visite d’Etat d’Emmanuel Macron au Maroc. Un déplacement qui acte le réchauffement des relations entre les deux pays, notamment permis par la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Henri Clavier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« C’est du gagnant-gagnant », affirme Antoine Basbous, Politologue, Associé chez Forward Global et Directeur de l’Observatoire des pays arabes à propos de la visite d’Emmanuel Macron et de plusieurs ministres au Maroc. Un déplacement qui marque la réconciliation entre les deux pays, trois ans après les révélations de présence du numéro de téléphone d’Emmanuel Macron et de plusieurs de ses ministres sur le listing marocain du système d’espionnage Pegasus. « Oui, ce déplacement acte le réchauffement qui est à la mesure de la glaciation qui a duré au moins trois ans », explique Antoine Basbous.  

« Ce mot magique était attendu »  

En juillet dernier, Emmanuel Macron a fait un pas vers le Maroc en reconnaissant la souveraineté du pays sur le Sahara occidental. Ce territoire, revendiqué par le Maroc depuis la fin de la souveraineté espagnole, suscite d’importantes tensions diplomatiques avec l’Algérie qui soutient l’indépendance du Sahara occidental. Dans son discours devant le Parlement marocain, Emmanuel Macron a confirmé la reconnaissance de la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental, pour le « présent et l’avenir ». « Les Marocains l’ont applaudi debout quand il a parlé du Sahara occidental en disant que l’avenir du Sahara est dans la souveraineté marocaine […] Ce mot magique était attendu », note Antoine Basbous.  

« Cette position n’est hostile à personne », a tenu à préciser Emmanuel Macron en référence aux tensions avec l’Algérie. Néanmoins, la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental a tendu les relations avec Alger, menant le président algérien, Abdelmadjid Tebboune à annuler sa visite en France. « La France ne se renie pas dans cette affaire, elle a toujours été dans le soutien au Maroc », affirme Antoine Basbous.  

Une nouvelle phase pour la coopération franco-marocaine en matière migratoire ? 

Alors que Bruno Retailleau participe à la visite d’Etat d’Emmanuel Macron au Maroc, la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental reste liée à une amélioration de la coopération entre les deux pays, notamment en matière migratoire. « Je crois que c’est possible [que la coopération migratoire s’améliore] », assure Antoine Basbous. Ce dernier rappelle qu’en 2021, le Maroc avait fait pression sur l’Espagne en laissant passer plusieurs milliers de personnes vers les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Le rapprochement entre la France et le Maroc pourrait surtout favoriser la réadmission des ressortissants marocains faisant l’objet de mesures d’expulsion. Un thème au cœur des discussions entre Bruno Retailleau et son homologue marocain. Le ministre de l’intérieur a d’ailleurs confié : « Nous avons convenu de raccourcir les délais et mieux faire en termes de personnes réadmises ». 

Partager cet article

Dans la même thématique

Mirecourt: French president Emmanuel Macron
6min

Politique

Macron veut interdire les portables au lycée : mesure qui « va dans le bon sens » ou « peine perdue » ?

Le chef de l’Etat a annoncé que les téléphones portables allaient « sans doute » être interdits dès la rentrée prochaine dans les lycées. C’est « faisable », soutient le sénateur Renaissance Martin Lévrier. « Il est incorrigible. C’est une annonce par jour pour exister », raille le sénateur LR Max Brisson, opposé à l’interdiction au lycée. « Une annonce un peu surréaliste » qui élude les vrais problèmes, dénonce la sénatrice PS Colombe Brossel.

Le

France Marseille vs Newcastle: Pre-Match Security Highlights
3min

Politique

« Violences policières » : la gauche du Sénat demande une commission d’enquête sur de « potentiels dysfonctionnements » au sein de l’IGPN et l’IGGN

Suite aux récentes révélations mettant en cause les forces de l’ordre dans des affaires de violences au sein des personnes dépositaires de l’autorité publique, la gauche du Sénat demande à la commission des lois de se doter des prérogatives d’une commission d’enquête visant à examiner les conditions dans lesquelles l’IGPN et l’IGGN exercent leurs prérogatives.

Le

Paris : Debate session on the draft budget law for 2026
4min

Politique

Budget de la Sécu : la règle de l’entonnoir peut-elle faciliter un compromis ?

Mercredi, députés et sénateurs ne sont pas parvenus à trouver une un accord en commission mixte paritaire sur le projet de loi de la Sécurité sociale. Le texte repart donc pour une nouvelle lecture en séance publique à partir de mardi, à l’Assemblée nationale. Les députés vont plancher sur le texte sorti du Sénat et conformément à la règle dite de l’entonnoir, leur droit d’amendement est limité. Ce qui va accélérer les débats mais sera-t-il suffisant pour arriver à un compromis ? Explications.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
4min

Politique

Décentralisation : un rapport du Sénat remis au Premier ministre

Afin d’accompagner Sébastien Lecornu vers son engagement d’un grand acte de décentralisation, Gérard Larcher avait fait parvenir le 31 octobre la contribution du Sénat. Le document que Public Sénat a pu consulter appelle à consacrer un principe de différentiation et d’autonomie fiscale des collectivités.

Le