Le Premier ministre français Édouard Philippe a centré jeudi sa première visite au Maroc sur les moyens de soutenir les percées économiques en...
Visite d’Edouard Philippe au Maroc: objectif Afrique
Le Premier ministre français Édouard Philippe a centré jeudi sa première visite au Maroc sur les moyens de soutenir les percées économiques en...
Par Sophie PONS, Paul AUBRIAT
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Le Premier ministre français Édouard Philippe a centré jeudi sa première visite au Maroc sur les moyens de soutenir les percées économiques en Afrique en partenariat avec son "allié historique".
La coopération antiterroriste, notamment face à la menace posée par le retour des combattants de Syrie et d'Irak, constitue aussi une priorité pour Paris et Rabat, selon la déclaration finale publiée à l'issue des rencontres officielles.
Les deux pays y réaffirment également leur engagement à combattre la radicalisation et l'obscurantisme.
Leurs positions respectives sont en phase sur la question sécuritaire dans la région du Sahel et la recherche d'une solution politique durable en Libye, selon cette déclaration.
Sur le plan économique, M. Philippe, avec son homologue marocain Saad Eddine El Othmani, a appelé à développer les échanges pour faire du Maroc une "plate-forme" de développement commun vers l'Afrique, "terre d'opportunité".
La France est le premier partenaire économique du Maroc - ancien protectorat devenu indépendant en 1956- et fut longtemps son premier partenaire commercial avant de se voir supplantée par l'Espagne.
- 'Gagnant-gagnant' -
Photo prise le 16 novembre 2017 montrant le Premier ministre français Edouard Philippe (D) être reçu par des responsables du protocole marocains à son arrivée à Rabat
AFP
Aujourd'hui, 800 filiales d'entreprises françaises, dont 33 du CAC40, sont implantées au Maroc et les investissements étrangers sont pour un tiers hexagonaux. "Mais les parts de marché françaises s'érodent", a déploré le Premier ministre, arrivé mercredi soir pour une visite de 24 heures au Maroc, sa deuxième hors de l'Union européenne après la Tunisie.
Lors d'un forum économique franco-marocain, Edouard Philippe a aussi invité les "entreprises françaises à se développer à partir de la plate-forme marocaine".
Saad Eddine El Othmani a, lui, rappelé que le royaume ambitionnait de devenir "le pôle d'excellence du continent africain" en appelant à "davantage de coopération pour investir en Afrique" pour développer "ce continent d'avenir (...) dans une logique de gagnant-gagnant".
Le roi Mohammed VI a mené ces dernières années une politique africaine très active, marquée en début d'année par le retour du royaume au sein de l'Union africaine (UA) après plus de trente ans d'absence.
Soutenu par la France dans ses ambitions, le royaume se prépare à intégrer la communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), une adhésion qui doit être actée d'ici la fin de l'année.
- Jeunesse, éducation -
La visite du Premier ministre français, accompagné de dix ministres et secrétaires d'Etat, de Nicole Belloubet (Justice) à Elisabeth Borne (Transports) en passant par Jean-Michel Blanquer (Education), Françoise Nyssen (Culture) et Laura Flessel (Sports), a également permis aux deux pays de signer une vingtaine d'accords.
Le Premier ministre français Edouard Philippe (D) et son homologue marocain Saadeddine al-Othmani applaudissent durant un forum économique franco-marocain le 16 novembre dans la ville de Skhirat, au Maroc.
AFP
Au-delà des affaires africaines, le Maroc et la France ont décidé de renforcer leur coopération dans de multiples secteurs, comme la transition énergitique, l'électricité renouvelable, le transport ferroviaire -avec la première ligne à grande vitesse du continent déjà en cours de construction- et les liaisons maritimes -grâce notamment à la modernisation du port de Tanger.
Autour de la jeunesse et de l'éducation, un des thèmes majeurs de la visite, plusieurs textes consacrent une coopération franco-marocaine pour la formation des enseignants, les échanges universitaires, le développement des sections internationales francophones ou l'amélioration de l'enseignement de l'arabe dans les écoles françaises du Maroc.
Quatre décennies après le lancement de la politique d'arabisation décidée par le roi Hassan II, il s'agit de développer l'enseignement bilingue dans ce pays, alors que différentes études ont montré que le niveau scolaire pour les langues étrangères, à commencer par le français, n'a cessé de régresser.
La création d'une école supérieure des Arts et métiers au Maroc a également été actée, après l'implantation de cinq grandes écoles françaises ces dernières années, dont l'Essec, où Edouard Philippe s'est rendu jeudi après-midi en clôture de son déplacement.
L'intégration des jeunes sur le marché de l'emploi est un facteur important de lutte contre l'immigration clandestine, comme l'a souligné le premier ministre marocain pendant la visite.
Dans un rapport sévère et très attendu après le « casse du siècle », la Cour des comptes estime que la rénovation des bâtiments du Louvre et leur remise aux normes ont été les parents pauvres des dépenses engagées ces dernières années. Le Louvre, qui dispose d’une « trésorerie extrêmement solide », a privilégié « les opérations visibles et attractives » au détriment des urgences techniques.
Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.
Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».
Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.