Visite de Poutine: Macron promet un dialogue “exigeant” et sans “concession”
Emmanuel Macron, qui reçoit lundi Vladimir Poutine sous les ors du château de Versailles, promet un dialogue "exigeant" et "sans aucune...
Par Hervé ASQUIN avec Maria PANINA à Moscou
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Emmanuel Macron, qui reçoit lundi Vladimir Poutine sous les ors du château de Versailles, promet un dialogue "exigeant" et "sans aucune concession" sur le dossier ukrainien avec le maître du Kremlin, alors que le G7 a brandi la menace de nouvelles sanctions contre Moscou.
"J'aurai un dialogue exigeant avec la Russie" sur l'Ukraine, a prévenu samedi le nouveau président de la République à l'issue du sommet du G7 de Taormina (Italie).
Emmanuel Macron a aussi expliqué qu'il jugeait nécessaire de "parler avec la Russie" sur la question syrienne, en vue de "changer le cadre de sortie de la crise militaire" et de "construire de manière beaucoup plus collective une solution politique inclusive" en Syrie.
En dernier lieu, les Occidentaux ont été tenus à l'écart du processus de cessez-le feu parrainé par la Russie, l'Iran et la Turquie.
Le Kremlin, qui s'attend à une discussion "très intéressante et franche" sur cette question, note pour sa part que "la France fait partie des pays qui ont une attitude très sévère envers le régime de Bachar al-Assad".
Prétexte à la première rencontre du président français avec Vladimir Poutine, au Grand Trianon: une exposition sur la visite historique effectuée en 1717 par le tsar Pierre le Grand en France, il y a trois cents ans. L'événement avait été marqué par l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
"L'idée est de souligner, à travers une visite conjointe de l'exposition, l'ancienneté et la profondeur du lien entre les deux pays", explique-t-on à l'Elysée.
Emmanuel Macron avait affirmé, lors de sa campagne, ne "pas faire partie de ceux qui sont fascinés par Vladimir Poutine", dont il disait ne pas partager les "valeurs".
Et dans son message de félicitations à son jeune homologue français, au lendemain de son élection, Vladimir Poutine l'avait exhorté à "surmonter la méfiance mutuelle".
- Piratages informatiques -
Le président russe Vladimir Poutine, le 25 mai 2017 à Moscou
POOL/AFP
Au menu de leur rencontre lundi : les relations franco-russes, leurs visions respectives de l'avenir de l'Union européenne, la lutte antiterroriste et les crises régionales, l'Ukraine et la Syrie donc, mais aussi la Corée du Nord et la Libye.
Les deux chefs d'Etat tenteront aussi d'arrondir les angles après la campagne présidentielle française marquée par une audience accordée en mars au Kremlin à la candidate du Front national, Marine Le Pen, et les piratages informatiques dont fut victime En Marche !, attribués à des hackers russes.
Ils se retrouveront d'abord en tête-à-tête, à la mi-journée. Puis ils déjeuneront, entourés de leurs délégations, tiendront une conférence de presse conjointe et visiteront l'exposition.
Avant de regagner Moscou, Vladimir Poutine se rendra aussi, mais seul, au nouveau Centre spirituel et culturel orthodoxe russe, érigé quai Branly à Paris.
Il aurait dû l'inaugurer en octobre 2016 mais l'escalade verbale entre Paris et Moscou provoquée par la campagne militaire du régime syrien et de son allié russe contre la partie rebelle d'Alep (nord de la Syrie) l'avait conduit à renoncer à ce déplacement.
Depuis sa dernière visite de travail à Paris, il y a cinq ans, le président russe est revenu à plusieurs reprises en France mais à l'occasion de rendez-vous multilatéraux, le dernier en date étant la COP21 en novembre 2015.
Quant à Emmanuel Macron, après avoir rencontré la plupart des dirigeants occidentaux, à commencer par le président américain Donald Trump, au sommet de l'Otan, jeudi à Bruxelles, et les avoir retrouvés vendredi et samedi au G7 de Taormina, en Sicile, il fera donc connaissance avec son aîné de 25 ans.
"C'est d'autant plus important qu'on suspectait ce jeune homme (Emmanuel Macron) de ne pas avoir la carrure d'un président de la République et de ne pas être en mesure d'incarner et de défendre la France", a relevé le porte-parole du gouvernement français Christophe Castaner.
Et d'avertir : "les premiers pas d'un président sont tout un symbole, si vous trébuchez, c'est tout un quinquennat que vous traînez derrière, en difficulté".
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