Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
Vive passe d’armes Philippe-Ruffin sur la Dépakine et Sanofi
Par Public Sénat
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Le Premier ministre Édouard Philippe a dénoncé mercredi les "insinuations" du député LFI François Ruffin, qui l'interrogeait sur de récentes visites des principaux membres de l'exécutif au laboratoire Sanofi sur fond de scandale de la Dépakine.
"J'ai peur, monsieur le député, qu'une fois de plus, vous soyez en train de vous faire un film", a lancé le chef du gouvernement au journaliste député des Insoumis, connu pour le récent succès de son documentaire "Merci Patron".
"Nous ne gagnerons rien, du tout, ni vous ni nous, ni personne en France, à placer systématiquement le débat sur la santé ou sur la production dans le thème du soupçon tel que vous venez de le faire", a notamment dit le Premier ministre, dans une ambiance agitée sur les bancs.
Dans sa question, François Ruffin relevait des visites ces derniers mois d'Emmanuel Macron, d'Édouard Philippe et de Christophe Castaner sur des sites de Sanofi, premier laboratoire pharmaceutique français, ou auprès du patron de l'entreprise, Serge Weinberg.
Le député de la Somme avait ainsi souligné que l'État allait financer l'indemnisation des victimes de la Dépakine, pour des montants en milliards d'euros, quand "la firme en laisse l'entière charge à l'État" et au "contribuable".
"Vous êtes en train de considérer qu'il serait normal dans toute la mesure du possible de dénigrer une entreprise française. Une entreprise qui fonctionne bien, qui crée des richesses en France et qui apporte des solutions sur le plan de la santé", a encore réagi M. Philippe pour défendre Sanofi, éclaboussé par le scandale de la Dépakine, un anti-épileptique qui a entraîné des malformations de fœtus.
"Quand je veux rencontrer des sites industriels et des chefs d'entreprise, je le fais, sans vous demander l'autorisation, ni de personne, sinon de ceux chez qui je m'invite", a encore fait valoir le Premier ministre, invitant M. Ruffin à se "calmer".
"Vous êtes énervé, calmez-vous, ça va bien se passer", a-t-il encore lancé, soutenu par les applaudissements debout du groupe LREM à la fin de sa réponse.
L'élu insoumis a dit vouloir s'assurer que l'État, lors de ces rencontres, avait "tapé du poing sur la table pour que Sanofi indemnise les victimes de la Dépakine, pour qu'on ne vous soupçonne pas d'être les complices des labos et de leurs lobbies".
Sanofi affirme avoir toujours respecté ses obligations sur le dossier et prévenu les autorités sanitaires des risques.
Fin juillet, le même François Ruffin avait déjà dénoncé la visite de M. Philippe sur un site de Sanofi, où le Premier ministre s'était rendu sans presse.