Vives tensions à l’Assemblée sur le temps de parole et les conditions de vote
Des députés qui s'insurgent d'être privés de temps de parole, des votes dans la confusion et des protestations en cascade: les...

Vives tensions à l’Assemblée sur le temps de parole et les conditions de vote

Des députés qui s'insurgent d'être privés de temps de parole, des votes dans la confusion et des protestations en cascade: les...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Des députés qui s'insurgent d'être privés de temps de parole, des votes dans la confusion et des protestations en cascade: les débats sur les textes de "confiance", ont donné lieu mardi à de vives tensions, après de premiers incidents similaires la veille.

Dès l'ouverture de la séance, le ton a été donné: la socialiste Cécile Untermaier a déploré des débats lundi soir "pas de la nature et de la qualité que nous attendions, s'agissant d'un droit d'expression de l'opposition".

Des élus, comme la socialiste Delphine Batho, règlement en main, s'étaient insurgés vers la fin de séance nocturne devant l'impossibilité de s'exprimer sur certains sous-amendements, la présidente de séance, Danielle Brulebois (REM) répliquant, visiblement un peu déboussolée, avoir "respecté le règlement".

Nouvelle vice-présidente mais problèmes similaires mardi: le MoDem Jean-Louis Bourlanges s'est rapidement agacé d'être privé de temps de parole par Carole Bureau Bonnard (REM) sur un amendement Nouvelle Gauche, au motif qu'il y avait "déjà eu deux prises de parole".

"Je suis un parlementaire comme vous, j'ai demandé la parole", a avancé l'élu septuagénaire des Hauts-de-Seine, figure médiatique qui fut 20 ans parlementaire européen, avant de quitter l'hémicycle sous les applaudissements de certains élus, tandis que la vice-présidente glissait: "Ben, il part."

Peu après, nouvel incident autour du vote à main levée d'un amendement.

La vice-présidente a argué d'un micro défaillant pour dire que ses consignes n'avaient pas été entendues par certains. Le Constructif Philippe Vigier et Olivier Dussopt (Nouvelle Gauche) ont contesté cette version et affirmé qu'elle n'avait pas respecté les règles. Dans un brouhaha généralisé, une suspension de séance a été demandée par les socialistes.

A la reprise, Olivier Dussopt a observé que "la confusion dans laquelle nous travaillons depuis cette nuit et encore ce début d'après-midi fait que notre Assemblée s'approche assez dangereusement de la ligne qui sépare le respect du principe de clarté et de sincérité du débat de la ligne de l'irrespect". Il a prévenu que la constitutionnalité du texte pourrait se retrouver "en péril".

Les députés ont ensuite entamé les débats sur le "verrou de Bercy", que des députés de tous bords veulent faire sauter en partie.

Dans une grande confusion, certains ont vivement dénoncé la discussion commune de certains amendements, Éric Coquerel (LFI) pointant notamment un "problème politique".

"Vraiment cela devient pénible", a tonné André Chassaigne, chef de file communiste, reprochant une présidence des débats "incompréhensible". Il a été rejoint, fait rare, par le LR Philippe Gosselin, qui s'est exclamé: "Ici, on n'est pas dans une phase d'apprentissage, on fabrique la loi."

Après une nouvelle suspension, le président de l'Assemblée François de Rugy a repris le "perchoir" peu avant 17 heures pour tenter de ramener la sérénité, octroyant notamment un large temps de parole aux intervenants et rappelant que la discussion commune d'amendements était "une procédure habituelle".

Le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a alors tenu à adresser un message à la vice-présidente remplacée, assurant qu'"aucun d'entre nous n'a souhaité sa disparition soudaine". "Nous n'avons pas cherché à créer des incidents", mais à faire respecter le règlement, a-t-il affirmé.

"Des collègues de différents groupes ont voulu profiter de la situation et poussé le bouchon un peu loin, ça fait partie du jeu", a analysé dans les couloirs un ténor de la majorité, précisant qu'"on savait qu'il y aurait des moments un peu chauds sur ce texte".

Déjà en commission, de premiers incidents avaient surgi sur ces textes, avec notamment un vote exceptionnel "assis-debout" pour départager les députés.

Partager cet article

Dans la même thématique

Draguignan:  David Rachline appeared in criminal court
2min

Politique

David Rachline démissionne de la vice-présidence du RN

Visé par plusieurs enquêtes, le maire de Fréjus, David Rachline, a annoncé mardi sa démission de la vice-présidence du Rassemblement national. À 37 ans, l’un des plus anciens cadres du mouvement dit vouloir éviter que les accusations le visant ne parasitent la campagne du RN.

Le

Paris : Session of questions to the government at the Senate
3min

Politique

Réponse de Lecornu aux patrons : sur le budget, « le Premier ministre se décharge de sa responsabilité », déplore le président de la délégation sénatoriale aux entreprises

Un mois après la publication d’une tribune cosignée par 2 000 patrons dénonçant la « spirale fiscale dangereuse » du budget, Sébastien Lecornu leur répond sur les réseaux sociaux et leur rappelle que le vrai danger, « c’est l’absence de budget ». Une réponse qui ne satisfait pas les sénateurs LR de la délégation aux entreprises

Le

Paris: sFin rencontre Olivier Faure du PS et Sebastien Lecornu Premier ministre demissionnaire
8min

Politique

Budget : après une rencontre avec Sébastien Lecornu, l’optimisme modéré des socialistes, sur fond de débat autour du 49.3

« Nous pouvons dire que nous progressons, que nous sommes dans une approche qui peut permettre d’aboutir à un compromis », a salué le premier secrétaire, Olivier Faure, après une nouvelle rencontre avec le premier ministre. Une « discussion cash », qui n’a pas encore permis de lever toutes les interrogations. Alors que le bloc central est divisé, certains au PS, comme le sénateur Rachid Temal, défendent le recours à « un 49.3 de compromis ». Mais Sébastien Lecornu écarte toujours cette possibilité.

Le