Après la cacophonie, le gouvernement tente de reprendre la main. Lors des questions d’actualité au gouvernement, ce 19 mars, Aurore Bergé a reprécisé la position de l’exécutif sur la proposition de loi sur la laïcité dans le sport. « Il y a une ligne et une seule au sein du gouvernement : soutenir la proposition de loi telle qu’amendée et telle qu’adoptée le 18 février au Sénat », a martelé la ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes.
La position a le mérite d’être claire, après plusieurs jours de flottement. Auditionnée à l’Assemblée nationale la semaine dernière, la ministre des Sports Marie Barsacq a estimé que « le port du voile [dans le sport] n’est pas de l’entrisme », mettant en garde contre les « amalgames » entre port du voile et radicalisation. Des déclarations appuyées par la ministre de l’Education nationale Élisabeth Borne, qui a assuré que les règlements intérieurs imposés par les fédérations sportives étaient suffisants pour proscrire les signes religieux.
« Sur un terrain de sport, il n’y a qu’un seul maillot, le maillot de l’équipe »
Des propos qui ont ouvert une crise avec le ministre de la Justice Gérald Darmanin, allant jusqu’à mettre sa démission dans la balance « si le gouvernement est favorable au port du voile dans les instances sportives ». François Bayrou a sifflé la fin de la partie, ce 18 mars, en convoquant ses ministres à Matignon et en soutenant officiellement le texte sénatorial.
« Au contraire de mesdames les ministres des Sports et de l’Education nationale, je veux redire l’urgence de légiférer sur le sujet. Il ne se passe pas un week-end sans qu’un président de fédération, un dirigeant de club, ne soit confronté au fait que le sport est devenu un espace de conquête pour l’islam politique », a mis en garde le sénateur Les Républicains Michel Savin, auteur du texte.
« Un terrain de sport n’a pas à être un lieu d’entrisme religieux, d’entrisme islamique. Sur un terrain de sport, il n’y a qu’un seul maillot, le maillot de l’équipe, et en aucun cas des maillots politiques ou religieux », a précisé Aurore Bergé. « Evidemment, le gouvernement inscrira votre proposition de loi à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, parce qu’il en va de notre responsabilité collective », a assuré la ministre.