« Il y a ceux qui parlent de laïcité mais qui ne veulent aucune loi qui permette de la mettre en œuvre » analyse Julien Aubert. La proposition de loi Eustache-Brinio, adoptée par les sénateurs ce mardi, interdit les signes religieux ostentatoires pour les accompagnateurs de sorties scolaires. Un sujet qui a pris beaucoup de place sur le terrain médiatique : « Il y a d'autres sujets que le voile en France, on ne va pas avoir des mois et des mois de débat dans la rue sur ce sujet-là. Ayons ce débat au Parlement, comme ça les Français seront fixés ».
« Il aurait mieux valu que le gouvernement endosse ses responsabilités. Macron nous promettait une grande loi sur l'islam l'an dernier déjà, cela fait 2 ans qu'Emmanuel Macron nous dit 'nous allons avoir une grande réflexion sur l'islam' ». Le député dénonce un débat sur le voile qui n’est pas constructif, dans un climat tendu qui mélange attentats, radicalisation et religion.
« On devrait segmenter le débat sur l'islam : il y a le sujet sur la liberté de culte, celui sur l'islamisme et le terrorisme, et le sujet culturel, le plus critique : comment on peut permettre à une religion de s'épanouir dans notre pays sans pour autant importer le terreau culturel dont elle issue » analyse Julien Aubert.
Ce qui ramène à la question du voile selon lui, et à l’état de droit. « La question c'est : est-ce qu'on peut l'interdire ? Dans la rue c'est impossible juridiquement, c'est la liberté vestimentaire, même si je pense que c'est quelque chose qui provoque de l'irritation » déclare-t-il. Mais le député se dit en faveur d’une interdiction élargie, notamment « dans les universités ».