De dernières consultations politiques en guise de baroud d’honneur ? François Bayrou reçoit toute la semaine les chefs de partis et de groupes politiques qui ont accepté de le rencontrer à une semaine du vote de confiance à l’Assemblée nationale. Ce vote aura lieu lundi 8 septembre à l’initiative du Premier ministre et pourrait conduire pour la première fois dans l’histoire de la Ve République à la chute d’un gouvernement.
Malgré tout, François Bayrou a réaffirmé dans une interview donnée dimanche aux quatre chaînes d’information en continu que l’enjeu de ce vote n’était pas « le sort du Premier ministre », mais celui de la France. Il reste persuadé qu’il y a un « trou de fourmi » pour éviter d’être renversé notamment à cause de la situation budgétaire. Il n’y a « aucune politique courageuse possible » sans « accord minimal » sur le « diagnostic », a-t-il répété en parlant de la dette et des déficits.
A gauche, les communistes reçus en premier
Les premiers à échanger avec François Bayrou à l’hôtel de Matignon seront Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste Français (PCF) et Stéphane Peu, président du groupe communiste à l’Assemblée nationale. Les deux dirigeants seront reçus ce lundi après-midi à 17h. Un rendez-vous qu’ils abordent sans espoir puisqu’ils ont déjà acté qu’ils ne voteraient pas la confiance à François Bayrou. « Comment accorder sa confiance à une majorité qui a un tel bilan, qui a fait tant de mal depuis 2017 ? » s’interrogeait Fabien Roussel sur X.
Parmi les autres formations de gauche, La France insoumise et Les Ecologistes ont refusé l’invitation du chef du gouvernement estimant que sa chute était déjà actée. Les socialistes en revanche se rendront à Matignon jeudi 4 septembre à 9h30. Là aussi, le PS n’attend rien de cette entrevue puisqu’Olivier Faure, le premier secrétaire du parti, a affirmé dimanche sur BFM TV que « le 8 septembre il devra partir. […] Le seul mot que j’attends de lui maintenant, c’est de dire au revoir ». Le parti à la rose a également proposé un contre-budget jugé irréaliste par François Bayrou. Les représentants de Place Publique, le parti de Raphaël Glucksmann, seront eux reçu mardi 2 septembre à 9h.
Le socle commun reçu mardi et jeudi
François Bayrou recevra également ses partenaires du socle commun. Il entamera ces rencontres avec Les Républicains mardi 2 septembre à 15h30 suivi de Renaissance à 17h et d’Horizons à 19h. L’UDI, le parti centriste présidé par Hervé Marseille, sera reçue jeudi à 11h. Mais même au sein du socle gouvernemental, les avis sur le vote de confiance ne sont pas unanimes. Du côté des Républicains, le patron du parti Bruno Retailleau, également ministre de l’Intérieur, appelle les députés à voter la confiance. Mais Laurent Wauquiez, le président du groupe LR à l’Assemblée ne s’est pas exprimé sur le vote en tant que tel lors de sa rentrée politique au Mont-Mézenc (Haute-Loire). Il plaide pour une consultation des adhérents LR et demande à François Bayrou de « corriger » son budget. Sur les bancs LR au Palais Bourbon certains ont d’ores et déjà annoncé qu’ils voteraient contre la confiance à l’instar du député du Territoire de Belfort Ian Boucard.
Chez Renaissance, le patron du parti Gabriel Attal a assuré mercredi sur France Inter que lui et ses députés voteraient la confiance au gouvernement. « Avec les députés de mon groupe, nous nous sommes toujours placés dans la logique de chercher le plus de stabilité possible pour notre pays », avait expliqué l’ancien Premier ministre. Du côté des députés Horizons, le parti d’Edouard Philippe, la position est claire, ils « se sont unanimement exprimés en faveur du vote de confiance du gouvernement », écrivait sur X le patron du groupe à l’Assemblée Paul Christophe.
Les représentants du groupe des députés indépendants LIOT reçus mercredi
Si François Bayrou espérait se sauver grâce aux voix de députés indépendants rassemblés dans le groupe LIOT à l’Assemblée nationale, dans un communiqué publié sur X, le groupe affirme « [qu’] une nette majorité du groupe LIOT ne votera pas la confiance ». Malgré tout, Laurent Panifous, président du groupe et Christophe Naegelen, président délégué, se rendront à Matignon mercredi 3 septembre à 16h.
Le Rassemblement national et l’UDR consultés mardi et mercredi
Marine Le Pen, présidente des députés RN et Jordan Bardella, président du parti, iront à Matignon mardi 2 septembre à 10h. Comme pour les autres formations qui siègent dans l’opposition, les députés d’extrême droite voteront contre la confiance au gouvernement le 8 septembre. « De la part des gens qui nous dirigent, je ne m’attends à rien, mais on est quand même déçus quand on les entend. Comment est-ce que le Premier ministre pouvait se dire que le Rassemblement national […] pourrait voter la confiance » s’est interrogé samedi sur BFMTV le président du RN, Jordan Bardella.
L’UDR, le parti d’Eric Ciotti allié au RN sera reçu mercredi 3 septembre à 15h. Comme les députés du RN, les parlementaires du groupe voteront contre la confiance au gouvernement.