« Vous avez ouvert les portes de l’abîme du mécontentement », accuse Bruno Retailleau

« Vous avez ouvert les portes de l’abîme du mécontentement », accuse Bruno Retailleau

Alors que le Premier ministre s’exprime devant la Haute assemblée ce jeudi, le président du groupe Les Républicains, dresse un constat sévère de la gestion de crise de l’exécutif. Il enjoint le gouvernement à « casser les casseurs » et à redonner du « sens à la nation » pour sortir de la crise politique.  
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Par Helena Berkaoui

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Affaibli par le mouvement des gilets jaunes, le chef du gouvernement s'est exprimé ce jeudi devant le Sénat, comme il l'avait fait hier à l'Assemblée nationale. Le président du groupe Les Républicains, majoritaire au Sénat, juge durement la gestion de cette crise politique par l'exécutif et l'enjoint à prendre des mesures fortes contre les casseurs « sans fausse pudeur ».

Le ton grave, le chef de file des Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, a exprimé sa colère face aux dégradations, dont la profanation de la tombe du soldat inconnu, samedi dernier en marge de la manifestation des gilets jaunes. « Ces actes ne sont pas des actes de résistances ce sont des actes de barbarie », s’est-il indigné avant d’appeler le Premier ministre à « casser les casseurs ». Rappelant la proposition de loi qu’il avait déposée sur les Black blocs, il a enjoint l’exécutif à prendre des dispositions fortes.

« Les Français n’ont pas besoin qu’on leur fasse de la pédagogie pour savoir ce qu’est une taxe »

Bruno Retailleau a toutefois tenu à établir une différence entre la « France du grand déclassement » et « la France de l’ensauvagement ». « Depuis le début de cette grande colère vous avez semblé en décalage », a jugé le sénateur accusant le gouvernement de s’être enfermé dans « le déni » et d’avoir fait preuve d’une « forme d’arrogance » : « les Français n’ont pas besoin qu’on leur fasse de la pédagogie pour savoir ce qu’est une taxe », a-t-il lancé.

« Qu’est-ce que ce nouveau monde si ce n’est le prétexte à détruire l’ancien, à enjamber les corps intermédiaires, les maires (…) les partenaires sociaux, les présidents d’associations ? », a encore critiqué Bruno Retailleau. Il a également regretté les tergiversations de l’exécutif sur le retrait de la taxe sur le carburant : « Ce geste-là alors qui aurait pu paraître comme une main tendue, il est apparu comme une sorte d’aveux de faiblesse (…)  Vous avez ouvert les portes de l’abîme du mécontentement », accuse-t-il.

Se livrant à une analyse plus globale de la crise de la démocratie, Bruno Retailleau presse le gouvernement de « redonner du sens à la nation » en réformant « le modèle social » loin du « projet d’émancipation individuelle », qu’il prête au gouvernement.

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