Alors que Les Républicains avaient opté pour la contre-attaque tous azimuts, TMC a diffusé lundi soir de nouveaux extraits de déclarations choc de Laurent Wauquiez devant des étudiants lyonnais, dans lequel il estime notamment qu'il y a "une dictature totale en France".
Sollicité par l'AFP, l'entourage de M. Wauquiez a renvoyé vers l'interview que le patron de LR doit accorder à BFMTV mardi soir, la première depuis la diffusion de ces enregistrements.
Alors que lundi, le porte-parole de LR Gilles Platret avait comparé le travail de l'émission "Quotidien" à "un exercice au niveau CAP d'ajusteur-monteur", l'émission présentée par Yann Barthès a donc récidivé. En précisant n'avoir "évidemment pas versé un centime" pour obtenir cet enregistrement, en réponse à une autre porte-parole du parti, Laurence Sailliet, qui parlait d'"un journaliste qui corrompt un élève".
Au menu de ces nouveaux extraits: Emmanuel Macron et La République en Marche, Alain Juppé, Valérie Pécresse, le patronat d'Auvergne-Rhône-Alpes. Et encore Gérald Darmanin.
"Vous avez vu les guignols d'En Marche ? Ils sont tous avec le petit doigt sur la couture, ils doivent tous voter la même chose, quand ils osent apporter la moindre dissonance, ils se font taper dessus avec une matraque. Il n'y a aucun équilibre des pouvoirs en France. Donc il y a une dictature totale en France", peut-on entendre déclarer M. Wauquiez.
- Les "conneries" de Pécresse -
Alain Juppé ? "Une personnalité éminemment respectable" mais qui a "totalement cramé la caisse" "A Bordeaux, il a fait des miracles, Bordeaux est génial, c'est très bien géré, mais il a fait exploser les impôts, exploser la dépense publique et exploser l'endettement. Moi, ma conviction c'est que quand vous faites ça, vous n'avez à l'arrivée plus aucune forme de crédit", juge M. Wauquiez.
Quant à Valérie Pécresse, "ah le nombre de conneries qu'elle peut faire"...
De nouveaux extraits diffusés concernent le ministre Gérald Darmanin, dont une enquête pour viol à son encontre a été classée sans suite par le parquet de Paris, mais qui doit encore affronter une deuxième enquête pour abus de faiblesse.
"Le type, là où il est complètement dingue, c'est qu'il se raconte à lui une belle histoire. Il croit qu'il va passer à travers les gouttes. Il pense qu'il est inatteignable. Tout le monde a expliqué que c'était le meilleur, le plus beau, que les députés En Marche l’idolâtraient, que c'était le nouveau génie, incarnation du macronisme. Donc il pense qu'il est intouchable et qu'il peut faire ce qu'il veut. Sauf qu'il ne peut pas faire ce qu'il veut (...) Le problème, c'est qu'en tombant, il va éclabousser tout le monde", explique M. Wauquiez.
"Et puis pour moi quelque chose qui me trouble beaucoup quand même, c'est cette idée que si on pioche dans la caisse ça c'est problème par contre la relation aux femmes c'est pas un problème", déclare également le patron de LR.
Après avoir expliqué que sa région ne versait plus un centime aux syndicats, M. Wauquiez explique que "les plus catastrophiques", "c'est le Medef. C'est la CGPME". "Ils en ont rien à foutre de savoir si on augmente les cotisations sur les entreprises, si on augmente le truc. La seule chose qu'ils veulent, c'est encaisser de l'argent".
Après un week-end marqué par la première salve d'extraits, Les Républicains avaient opté pour une contre-offensive tous azimuts, s'en prenant à la "déontologie" des journalistes et brocardant une affaire qui "n'intéresse que le microcosme parisien". Mais rare sont les ténors du parti à prendre la défense de leur président depuis vendredi. Le parti a, comme si de rien n'était, lancé lundi une offensive sur la question du pouvoir d'achat et "l'addition Macron".
Un dirigeant LR voulait croire ce week-end que "dans deux mois, plus personne ne se souviendra[it]" de cette séquence. "Ceux qui n’aiment pas Laurent Wauquiez ont remis un peu d’essence dans leur moteur". "Ceux qui l’aiment bien se disent +il parle cash+", estime-t-il. Une pluie de condamnations s'est abattue sur M. Wauquiez de la part des ex-LR comme Xavier Bertrand, ou bien du député Agir Franck Riester, qui dénonce des "techniques de l'extrême droite".