Le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez a reproché à Emmanuel Macron son "aveuglement" sur la "crise migratoire", et prône de "reconduire systématiquement dans leurs ports de départ les embarcations de migrants".
"Déjà il faut reconnaître qu'il y a une crise migratoire, et ne pas être dans le déni comme Emmanuel Macron qui explique que ce n'est qu'une crise politique. Il est dans l'aveuglement", a répondu M. Wauquiez dans un entretien accordé aux Echos mis en ligne jeudi.
Emmanuel Macron a récemment déclaré qu'il n'y avait "pas de crise migratoire en Italie mais une crise politique", puisque le flux migratoire y a "diminué de 80%" depuis un an, sur fonds de tensions franco-italiennes autour de la question des migrants.
"La crise migratoire est le révélateur de l'incapacité européenne à protéger. La première urgence, c'est de reconduire systématiquement dans leurs ports de départ les embarcations de migrants afin d'éviter les catastrophes en mer et de neutraliser les filières mafieuses d'immigration clandestine. Cela nécessite la mise en place d'une force navale européenne pour contrôler la Méditerranée", a prôné le patron de LR.
"Enfin, il est évident que les demandes d'asile doivent être traitées en amont en dehors de l'espace européen. Créer des centres d'accueil sur notre sol serait catastrophique : nous savons très bien qu'une fois les migrants sur notre sol, ils ne repartent pas. Ce serait donc créer un nouvel appel d'air", a poursuivi M. Wauquiez.
"Les deux priorités sont d'arrêter la vague migratoire de masse - en conditionnant notamment une aide plus vigoureuse au développement de l'Afrique à une politique de lutte, dans les différents pays, contre le départ d'une immigration clandestine et illégale à destination de l'Europe - et de retrouver une stratégie économique et industrielle permettant de jouer le rapport de force sur la scène mondiale", a jugé M. Wauquiez.
L'Italie a menacé de bloquer l'adoption d'un texte commun lors d'un sommet réuni jeudi à Bruxelles, si elle n'obtenait pas plus de solidarité des autres pays de l'UE face au défi migratoire, qui conditionne le "destin" de l'Europe selon Angela Merkel.