"La priorité, c'est la sécurité des Français", a expliqué dimanche le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez, réaffirmant son opposition catégorique au retour des jihadistes français détenus en Syrie comme en Irak.
La France, opposée jusqu'ici au retour des jihadistes français détenus par les Kurdes en Syrie, n'exclut plus leur rapatriement pour éviter qu'ils ne s'évanouissent dans la nature à la faveur du retrait américain.
"Je considère, je l'ai toujours dit, que les jihadistes ne doivent pas revenir en France", a réitéré M. Wauquiez.
"On sait que même s'ils passent devant la justice on n'a aucune garantie qu'ils iront en prison. Que même s'ils vont en prison on sait très bien qu'avec le système de remise de peine on peut aboutir ensuite à relâcher dans la nature des barbares, et prendre la responsabilité immense que ces gens contribuent ensuite à organiser des attentats sur le sol français", a argumenté M. Wauquiez.
Quelles garanties fournies par la justice syrienne ? "Là encore, il faut savoir choisir ses priorités. Ma priorité, c'est la sécurité des Français, ma priorité c'est qu'ils ne reviennent pas en France, c'est pas leur sort là-bas", a-t-il répondu.
"Pourquoi ne pas les confier à la justice en Irak ? Pourquoi ne pas les confier à la justice en Syrie ? Pourquoi ne pas faire des déchéances de nationalité ? Il y a des solutions qui existent, ce sont ces solutions que je demande au gouvernement de prendre", a-t-il insisté.
Quant aux assassinats ciblés, ouvertement prônés cette semaine par le député LR Pierre-Henri Dumont, "ne soyons pas hypocrites. La ministre de la Défense elle-même a dit que si les jihadistes mourraient en Syrie, c'était une bonne chose et elle a raison. François Hollande lui-même a dit dans un livre qu'il avait organisé des opérations pour que la France tue des jihadistes en Syrie et il avait raison."
"Si des jihadistes périssent dans ces combats, je dirais que c'est tant mieux", avait déclaré en octobre 2017 la ministre Florence Parly, quelques heures avant la chute de Raqa, "capitale" autoproclamée de l'EI en Syrie.
François Hollande a affirmé aux journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme avoir autorisé "au moins" quatre assassinats ciblés en octobre 2015, soit avant les attentats de Paris de novembre 2015.