Le président de l'EM Lyon Business School Bruno Bonnell, par ailleurs député LREM, s'est dit lundi déçu du contenu de l'intervention polémique de Laurent Wauquiez dans son école et exclut toute enquête interne sur l'origine des fuites.
L'école ne va "certainement pas" mener une enquête pour savoir lequel de ses élèves a enregistré les propos du président des Républicains à son insu.
Mais "on va réitérer en interne que l'engagement de confidentialité fait partie de la boîte à outil du manager", a-t-il expliqué, interrogé par l'AFP.
Dans des extraits sonores diffusés vendredi par l'émission Quotidien, Laurent Wauquiez s'en prend vertement à ses rivaux et adversaires à la manière d'un Donald Trump.
"Ce montage vicié est illégal. Nous ne nous laisserons pas faire", a dénoncé la porte-parole des Républicains (LR) Laurence Sailliet lundi, affirmant que des élèves avaient été contactés en amont de l'émission par le journaliste.
Sur le fond, Bruno Bonnell "regrette profondément qu'un engagement de faire un cours apolitique et inspirant soit devenu une tribune politique et désespérante" devant 35 élèves.
Ces cours, rappelle-t-il, sont "électifs, facultatifs et sur demande des élèves". L'école a ainsi déjà reçu plus de 500 personnalités, de tous horizons, comme l'ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing.
"C'est plutôt sain d'accueillir dans l'école des gens capables de développer le sens critique de nos élèves" mais là, "c'est une déception vis-à-vis de la qualité de ce qu'il a dit, selon les extraits publiés", car "ce n'est pas ce qu'on attend d'un mec du niveau de Wauquiez".
Dans l'incapacité de dire si M. Wauquiez a prononcé ces propos à dessein ou pas, Bruno Bonnell a indiqué ne pas savoir si les cours de l'homme politique se poursuivront, expliquant n'avoir pas la main sur l'organisation pédagogique.
De leur côté, des étudiants ayant assisté au cours ont publié une tribune sur les réseaux sociaux, défendant "un discours franc, des échanges parfois abrupts mais toujours respectueux".
Dans des extraits diffusés, Laurent Wauquiez accuse tour à tour Nicolas Sarkozy d'avoir mis sur écoute des membres du gouvernement lors des Conseils des ministres ou Emmanuel Macron et ses équipes d'avoir mis en place une "cellule de démolition" contre François Fillon. Il assure par ailleurs que l'actuel ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, à l'époque visé par deux enquêtes, "sait ce qu'il a fait" et qu'"il va tomber". Lundi, ce dernier a estimé que Laurent Wauquiez "se grandirait à s'excuser".