Le président des Républicains Laurent Wauquiez a indiqué jeudi n'être "pas favorable" à l'éventuelle privatisation d'Aéroport de Paris, qui servirait "à boucher les trous budgétaires".
"Je n'y suis pas favorable", a déclaré Laurent Wauquiez sur BFMTV/RMC, tout en précisant que ce n'était "pas par idéologie, pas par principe". "C'est des sujets sur lesquels je suis très ouvert". "Je regarde combien ça rapporte, et le sentiment que j'ai, c'est qu'on brade les bijoux de famille pour boucher les trous budgétaires", a-t-il déploré.
"Aux États-Unis les aéroports ne sont pas privatisés", a-t-il aussi noté.
"Deuxièmement, ADP a fait plutôt du bon travail, l'aéroport de Paris s'est amélioré, le trafic a augmenté, ils ont bien géré", a poursuivi le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
"Troisièmement, il y a eu une privatisation en France, c'est Toulouse. Ça a très mal tourné, une catastrophe".
Laurent Wauquiez a en outre jugé que "l'opération a été faite trop vite. Je demande au gouvernement de se reposer, de ne pas agir dans l'urgence".
De son côté, Gérard Larcher, le président LR du Sénat, a rappelé sur LCI que "le Sénat est défavorable à la privatisation d'ADP" car "c'est un actif stratégique qui mérite réflexion". "La question posée par le Sénat n'est pas une question d'idéologie classique droite/gauche, mais elle est de dire est que ADP est un actif stratégique", a-t-il précisé.
"Le Sénat aura apporté l’élément de régulation" et "le gouvernement doit encore réfléchir", a ajouté M. Larcher.
Pour sa part, la présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse s'est dite, sur Twitter, "pas opposée à la privatisation d'ADP si les garanties nécessaires sont données par la loi (couvre feu d'Orly, tarifs, sécurité des frontières, renouvellement de la concession)".
"La région doit pouvoir participer à la gouvernance pour y défendre les Franciliens", a ajouté Mme Pécresse.
Mercredi, Édouard Philippe a estimé que le fonctionnement du groupe public ADP était "largement perfectible" pour défendre le projet contesté du gouvernement de céder tout ou partie de sa participation de 50,6% dans l'entreprise gérant Roissy et Orly.
Devant les députés lors des questions au gouvernement, le Premier ministre a laissé entendre que l'État n'était pas le meilleur actionnaire possible, en défendant le choix d'une concession de 70 ans et d'une vente de parts de l'État afin de libérer des fonds "utiles" pour abonder le Fonds d'innovation de rupture que veut créer l'exécutif.