Le salon de l'agriculture a fourni mardi à Laurent Wauquiez l'occasion de se poser mardi en défenseur de la ruralité et de la province face à...
Wauquiez se pose en défenseur de la ruralité face à Macron
Le salon de l'agriculture a fourni mardi à Laurent Wauquiez l'occasion de se poser mardi en défenseur de la ruralité et de la province face à...
Par Baptiste PACE
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Le salon de l'agriculture a fourni mardi à Laurent Wauquiez l'occasion de se poser mardi en défenseur de la ruralité et de la province face à Emmanuel Macron, en passant sous silence les remous secouant Les Républicains et les critiques acerbes d’Alain Juppé.
Présent porte de Versailles depuis 08h30, inévitable parka rouge sur les épaules, le président d’Auvergne-Rhône-Alpes arpente consciencieusement les allées du Salon. Bovins, chevaux, verres de rouge, de blanc, fromage, tout y passe. "C’est du Chirac", veut croire un membre de son entourage.
Si tous les visiteurs ne reconnaissent pas le patron de LR —l’un d’eux le confond avec le Premier ministre Edouard Philippe—, l’accueil est plutôt bon sur les stands, et les demandes de photos affluent.
"C’est pas ma première visite, je les connais, ce sont des problématiques pour lesquelles je me bats depuis très longtemps. C’est un monde que j’aime, qui a besoin de respect et de solidarité, et le président de la République ne leur en a pas témoigné", explique M. Wauquiez avant de parapher un plan régional de 9 millions d'euros pour une quinzaine de filières de sa région Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour le patron de LR, l’accueil qui lui est réservé dans les travées "parle de lui-même". Manière de marquer sa différence avec Emmanuel Macron.
"Combien de fois, depuis qu’il est président de la République, il est venu sur une exploitation agricole ? Moi, tous les mois, je vais échanger et discuter avec des agriculteurs". Ce monde rural, "c’est un monde qu’il méprise", assène M. Wauquiez, déroulant l’angle d’attaque préféré des Républicains à l’endroit du chef de l’Etat.
Cette visite intervient également alors que la droite est toujours secouée par l'affaire des déclarations choc de M. Wauquiez, enregistrées à son insu lors d'un cours devant des étudiants lyonnais.
Alain Juppé à Paris, le 23 novembre 2017
POOL/AFP/Archives
Cette séquence semble avoir libéré la parole dans le parti. Après Valérie Pécresse, qui n’a "pas trouvé" quelles réformes a menées M. Wauquiez quand il était ministre, ce fut au tour d’Alain Juppé. Lundi, le maire de Bordeaux a vivement répliqué aux critiques sur sa gestion des finances locales. Des propos "lamentables", d’une "extrême vulgarité", et surtout "un système de défense absurde: depuis quand fait-on des cours devant des étudiants en leur demandant la confidentialité ?", a lancé l’ancien Premier ministre.
La vice-présidente déléguée des Républicains Virginie Calmels, en cure médiatique depuis cette affaire, est à son tour sortie du silence. "Je ne me suis jamais désolidarisée de notre équipe sous la direction d’Alain Juppé, je ne vais pas commencer aujourd’hui", a déclaré en conseil municipal celle qui est aussi première adjointe du maire de Bordeaux.
- "casser un peu de vaisselle" -
Mais au Salon de l’Agriculture, M. Wauquiez n’a pas souhaité répliquer. "Je suis ici pour parler des agriculteurs. Et si jamais ça ne vous intéresse pas, ce que je peux parfaitement comprendre, ben faut pas venir au Salon de l’Agriculture", a-t-il lancé à la presse.
Chez le président de LR, on voit un "décalage complet" entre le "délire médiatique de cinq jours" après la diffusion de cette vidéo choc par TMC et "la perception des gens". Quant aux nouveaux départs du parti, dont ceux de la sénatrice Fabienne Keller et de l’ancien ministre Dominique Bussereau, "il faut arrêter de nous jouer la comédie pour la vingtième fois: je pars, je repars, je re-repars..."
"Un homme que j’ai croisé tout à l’heure me disait: +ne vous laissez pas marcher sur les pieds+. Je ne me laisse pas marcher sur les pieds. Je continue à défendre ce à quoi je crois. Et j’aime qu’il y ait des gens en France, quelle que soit leur tendance, capables de dire: +la pensée unique, le mono-discours, mono-Macron, on n’en veut pas+", glisse M. Wauquiez. Quitte à "casser un peu de vaisselle".
Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.
Le sommet du Mercosur se tiendra ce samedi au Brésil, au cours duquel Ursula von der Leyen souhaiterait ratifier le traité commercial. Mais Emmanuel Macron a une nouvelle fois fait part de son opposition, annonçant qu’il souhaitait reporter l’examen du texte, le tout sur fond de mobilisation des agriculteurs.
Opposition au Mercosur et poursuite de l’abattage de cheptel bovins : la crise agricole se poursuit sur le territoire, essentiellement dans le sud-ouest où les actions de blocages sont maintenues. Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe RDPI au Sénat et ancien ministre de l’Agriculture, François Patriat, appelle à un moment d’accalmie de tous les acteurs. S’il salue l’action du gouvernement, il recommande cependant une meilleure prise en charge des pertes d’exploitation des agriculteurs.
L'impopularité du Premier ministre est bien moindre que celle du chef de l’Etat : Sébastien Lecornu bénéficie de 35% d’opinions favorables contre 21% pour Emmanuel Macron, selon le dernier baromètre Odoxa de décembre 2025. Cet écart s'est même creusé, puisque le locataire de Matignon a progressé de 5 points depuis octobre tandis que le président stagne.