Whirlpool : Emmanuel Macron tente de reprendre l’avantage après la visite surprise de Marine Le Pen
Le site menacé de Whirlpool à Amiens est devenu le premier théâtre d’affrontement entre les deux finalistes. Après la visite inattendue de Marine Le Pen, Emmanuel Macron est allé à la rencontre des salariés durant une heure et demie, après sa réunion avec l'intersyndicale. L'accueil mouvementé n'a pas empêché le candidat de dialoguer avec les grévistes.

Whirlpool : Emmanuel Macron tente de reprendre l’avantage après la visite surprise de Marine Le Pen

Le site menacé de Whirlpool à Amiens est devenu le premier théâtre d’affrontement entre les deux finalistes. Après la visite inattendue de Marine Le Pen, Emmanuel Macron est allé à la rencontre des salariés durant une heure et demie, après sa réunion avec l'intersyndicale. L'accueil mouvementé n'a pas empêché le candidat de dialoguer avec les grévistes.
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Emmanuel Macron était à la rencontre des salariés de l'usine Whirlpool d'Amiens. La visite, décidée après le déplacement surprise de Marine Le Pen en début d’après-midi, avait démarré sous haute tension. Le candidat à la présidentielle a été accueilli sur le site par quelques sifflets et des « Marine présidente », sans que l’on sache si ces slogans étaient prononcés par les salariés ou par des militants frontistes, venus plus tôt.

Le leader d'En Marche, entouré par ses agents de sécurité et par les médias, a d'abord tenté avec difficulté de se faire entendre des salariés dans la cohue.

« Pourquoi n’êtes vous pas venu avant ? », lui demande une salariée. « Sauvez nos emplois M. Macron », ajoute un autre. Pris à parti par les grévistes exprimant leurs inquiétudes, Emmanuel Macron a répondu que « Marine le Pen [leur] mentait » et que les solutions du Front national n'étaient « pas la solution ». « Il n’y aura aucune homologation d’un PSE [plan de sauvegarde de l'emploi, NDLR] qui n’est pas à la hauteur », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il ne proposait pas « nationaliser » le site.

Visite d'Emmanuel Macron sous haute tension sur le site Whirlpool d'Amiens
02:07

François Ruffin salue le « courage » d'Emmanuel Macron

Les images du face à face entre Emmanuel Macron et les salariés en colère et le dialogue difficile sont assumés, l'équipe du candidat retransmettant en direct les images du rendez-vous sur la page Facebook officielle. Le vainqueur du premier tour tente de reprendre la main, après les images de Marine Le Pen qui s'était affichée aux côtés des salariés un plus tôt dans l'après-midi.

Whirlpool: Face à face entre Emmanuel Macron et François Ruffin, le réalisateur de "Merci Patron !"
09:14

François Ruffin, le réalisateur amiénois du documentaire « Merci Patron ! » et candidat aux législatives dans la Somme, a lui aussi interpellé le candidat. « Je salue votre courage d’être venu malgré tout dans la mêlée comme ça, aujourd’hui. Ce n’était pas gagné », a reconnu le rédacteur en chef de Fakir, soutenu par la France insoumise, le PCF et EELV. « Vous payez le prix d’avoir été absent, de ne pas avoir pris de position publique », a-t-il ajouté.

« Je me battrai pour que la reprise du site se fasse »

« Je ne suis pas venu vous promettre des monts et merveilles », insiste le candidat, « je ne suis pas en train de dire que je vais sauver vos emplois ». Devant les salariés, il prend plusieurs engagements. D’abord, « défendre un plan social qui défende vos intérêts et qui soit à la hauteur de leurs responsabilités, compte tenu des dividendes qu’ils ont versés ». Il promet aussi de se « battre » pour que « la reprise du site se fasse ».

Avant de quitter les salariés, il donne l’assurance de revenir, « sans les caméras », pour « rendre compte ». « Même si je perds », précise-t-il en réponse à une salariée qui soulevait cette hypothèse.  La promesse ressemble dans la forme à ce qu’avait formulé François Hollande au début de son quinquennat. Il avait pris l’engagement de « revenir chaque année » sur le site d’Arcelor à Florange.

Emmanuel Macron est reparti au bout d’une heure et demie, serrant plusieurs mains sur son passage et s’expliquant sur sa venue.  « Je ne demande pas qu’on me dise merci. C’était normal, j’avais pris l’engagement vis-à-vis de vos collègues. »

Visite surprise de Marine Le Pen

Alors que le candidat d’En Marche s’entretenait avec des représentants de l’intersyndicale de Whirlpool à la Chambre de Commerce d’Amiens, la candidate du Front national s’est invitée par surprise sur le piquet de grève, devant l’usine menacée de délocalisation.

Censée se trouver à une réunion stratégique à son QG parisien, Marine Le Pen a déclaré à son arrivée avoir « appris qu'Emmanuel Macron n'entendait pas rencontrer les salariés, qu'il n'entendait pas venir sur ce piquet de grève, mais qu'il allait à l'abri de je ne sais quelle salle d'une chambre de commerce pour rencontrer deux-trois personnes triées sur le volet. »

Le Pen dénonce « une preuve de tellement de mépris » de Macron à l'égard des salariés de Whirlpool
01:05
Images : BFMTV

Mettant en scène sa présence « au milieu » des employés du site, Marine Le Pen a dénoncé « une preuve de tellement de mépris à l’égard des salariés ».

Emmanuel Macron dénonce une « utilisation politique » de la part de Marine Le Pen

Whirlpool : « Marine Le Pen fait elle de l’utilisation politique », dénonce Emmanuel Macron
00:38

Quelques minutes après, devant la presse réunie à la Chambre de Commerce, Emmanuel Macron s’est justifié en indiquant que l’accès à l’entreprise lui était « refusé par sa direction » et a insisté sur sa réunion d’une heure organisée avec l’intersyndicale. Une rencontre au cours de laquelle ont été abordés des détails sur le dossier du site, ce « justifiait une réunion à huis clos ».

« Madame Le Pen est donc venue à Amiens parce que j’y venais », a ironisé le candidat. Elle « fait elle de l’utilisation politique puisqu’elle va elle haranguer des militants politiques sur un parking », a-t-il ensuite attaqué.

Emmanuel Macron a précisé qu'il irait à son tour à la rencontre des salariés dans l'après-midi. « Je m’en suis jamais dérobé, j’irai les voir. »

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