Whirlpool : la bataille des images entre Le Pen et Macron
A 11 jours du second tour de l’élection présidentielle,  Emmanuel Macron avait annoncé qu'il irait rencontrer l'intersyndicale de Whirlpool. Ce mercredi, Marine Le Pen a fait une visite surprise sur le site même auprès des salariés obligeant Emmanuel Macron à venir aussi. La bataille des images commence.

Whirlpool : la bataille des images entre Le Pen et Macron

A 11 jours du second tour de l’élection présidentielle,  Emmanuel Macron avait annoncé qu'il irait rencontrer l'intersyndicale de Whirlpool. Ce mercredi, Marine Le Pen a fait une visite surprise sur le site même auprès des salariés obligeant Emmanuel Macron à venir aussi. La bataille des images commence.
Public Sénat

Par Yann Quercia @YannQuerciaa

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La séquence restera peut-être comme la plus forte de cette campagne présidentielle. Alors qu’Emmanuel Macron rencontrait l’intersyndicale de Whirlpool à Amiens, Marine Le Pen est venue faire une visite surprise aux salariés sur  le site.

La chambre de commerce : « symbole de l’élection patronale »

Aux alentours de 13H, alors qu’Emmanuel discute avec l’intersyndicale de Whirlpool, la candidate du Front national fait son arrivée sur le site. Accompagnée de militants Front national elle va au contact des salariés. L’image est saisissante. Selon Jacky Isabello, communicant, « Marine Le Pen vient de faire une superbe contre-attaque. Emmanuel Macron est de la région  mais refuse de gérer la crise de Whirlpool depuis des mois. En termes d’image, c’est Marine Le Pen qui va sur le terrain et donc qui bénéficie d’un avantage. »

« Les deux candidats sont en décalage total depuis dimanche soir. Après la séquence d’Emmanuel Macron à la Rotonde, Marine Le Pen a occupé le terrain notamment en se rendant à Rungis.  L’image était  forte. Pendant que Madame Le Pen se rend au contact des salariés sur le terrain, Emmanuel Macron est à la Chambre de Commerce, symbole même de l’élection patronale. »

 

« Pour la première fois, Emmanuel Macron ne maitrise plus son calendrier médiatique »

Pour Florian Silnicki, expert en communication, la candidate du Front national « se sert du plan média d’Emmanuel Macron pour le déstabiliser. Sur cette séquence, elle ne cherche pas une confrontation des images. Elle concentre l’intérêt des médias et multiplie la force de l’image. »

Emmanuel Macron l’avait pourtant rappelé hier : « Je vais continuer comme vous m’avez toujours connu : je serai le maître de mes propres horloges. Je n’ai jamais suivi le diktat des médias. » Pour Jacky Isabello : «Il est désormais mis sous pression par Marine Le Pen. Il a perdu le leadership. »

Dans une ambiance houleuse, le candidat du mouvement En Marche s’est finalement rendu  sur le site de Whirlpool. « Il doit riposter. Pour la première fois, Emmanuel Macron ne maitrise plus son calendrier médiatique. Même en venant au contact des salariés, il arrive le second et ce n’est jamais bon. »

« C’est une mauvaise séquence car sa venue sur le site est improvisée pour répondre. Il doit réagir par des mots et une mise en scène plus forte c’est trop timide et il est inaudible par la force des images. »

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03:03

 

« Emmanuel Macron limite la casse »

Emmanuel Macron a d’abord décidé de prendre de la hauteur pour s’exprimer alors qu’il avait dit qu’il ne ferait comme François Hollande. Difficilement audible, et pour des raisons de sécurité, Emmanuel Macron a finalement décidé finalement de s’isoler avec les salariés sur un parking.

Les journalistes sont mis à l’écart. Le candidat du mouvement En Marche souhaite reprendre la maitrise des images. Une diffusion en live commence alors sur la page Facebook d’Emmanuel Macron. Il échange un long moment et répond aux questions des salariés face à lui. Le dialogue s’installe peu à peu.

« Merci Macron »

Après 40 minutes de dialogue, c’est François Ruffin, réalisateur de « Merci Patron », qui interpelle Emmanuel Macron . « Vous payez aujourd'hui de ne pas avoir pris position sur le sujet pendant la campagne. » Malgrès une séquence tendue, Emmanuel Macron repart dans un une ambiance plus apaisée et quelque « merci Macron » sont entendus.

Selon Florian Silnicki : « Emmanuel Macron a limité les dégâts avec cette dernière séquence. Il aurait très bien pu se faire refouler. Néanmoins, le poids des images restera très lourd après cet épisode. »

 

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