Emmanuel Macron "a respecté la démocratie représentative" en rencontrant les syndicats de Whirlpool mercredi à Amiens, au moment où Marine Le Pen faisait "un coup de com'", a commenté jeudi Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO.
Revenant sur le duel à distance entre les deux finalistes de la présidentielle, venus dans la Somme rencontrer les salariés de l'usine Whirpool menacée de fermeture, le numéro un de FO a évoqué sur Europe 1 "une dimension +coup de com'+ notamment du côté de Marine Le Pen".
Quant à Emmanuel Macron, "je ne suis pas d'accord avec lui sur ses positions mais il a au moins respecté une chose, c'est la démocratie représentative" en ayant d'abord "une première discussion avec les syndicats" avant de venir sur le site, a dit M. Mailly.
Il a affirmé ne pas faire "une affaire d'Etat" de l'affrontement entre les deux candidats à Amiens, jugeant que ce qui est "important c'est l'avenir des salariés" de Whirlpool et du sous-traitant Prima.
La fermeture annoncée de l'usine du géant de l'électroménager "pose le problème non seulement des délocalisations, mais de ce qu'un Etat doit faire quand il accorde des aides publiques", selon lui.
Répétant que FO ne donnera aucune consigne de vote pour le second tour de la présidentielle, M. Mailly a indiqué qu'il avait "des désaccords profonds" avec la candidate du Front national sur les questions d'immigration, tout en critiquant la politique économique menée par le candidat d'En marche! à Bercy.
"Cela fait plusieurs années que je dis: +attention les logiques d'austérité, c'est suicidaire socialement, économiquement et ça finira par l'être démocratiquement+. Il ne suffit pas de crier au loup tous les cinq ans", a-t-il conclu.
De son côté, la CGT a jugé "scandaleux le médiatique duel" entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, "orchestré sur le dos de la détresse des salariés" de Whirlpool.
"Les salariés de Whirlpool et d'ailleurs n'ont pas besoin de communication mais d'engagements et de solutions concrètes", écrit-elle dans un communiqué.
"Les enjeux de la présidentielle ne doivent pas occulter la gangrène de la désindustrialisation", ajoute le syndicat.