Paris : Ceremonie les Eclats
Xavier Bertrand President du conseil regional des Hauts-de-France lors de la ceremonie de la seconde edition des Eclats a la Gaite Lyrique. Pour celebrer les series francaises, Series Mania a cree Les Eclats pour mettre en lumiere les talents les plus prometteurs de l annee dans quatre categories : Revelation Scenario, Revelation Realisation, Revelation Actrice, Revelation Acteur. Paris, France -13/12/2023 //SADAKA_sada037/Credit:SADAKA EDMOND/SIPA/2312140218

Xavier Bertrand à Matignon : la piste plébiscitée par les sénateurs LR

Ce mardi, en début d’après-midi les sénateurs LR se sont entretenus en visioconférence pour évoquer la piste chaude du moment à Matignon, celle de Xavier Bertrand. Les élus ont soutenu cette hypothèse dans la mesure où le président de la région Hauts-de France appliquerait « le pacte législatif » de LR. La ligne d’indépendance du parti et l’exclusion de toute coalition avec le camp macroniste mises en avant la semaine dernière, n’étaient plus à l’ordre du jour.
Simon Barbarit

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

« Vous ne le notez pas. Mais si après avoir fait 8 % aux dernières législatives, on obtient un Premier ministre LR, c’est jackpot pour nous », souffle un sénateur après sa visioconférence avec ses collègues. Une réunion destinée à informer l’ensemble des élus de droite de la chambre haute des dernières tractations dans la recherche d’un profil idéal pour occuper le poste de Premier ministre.

Emmanuel Macron a échangé à ce sujet avec le président du Sénat, Gérard Larcher, et les présidents des deux groupes parlementaires, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau lui ont assuré qu’ils ne s’y opposeraient pas. Restait donc à informer les parlementaires de droite. Les sénateurs LR se réunissaient à 14 h 30 en visioconférence. Le groupe de la Droite républicaine de Laurent Wauquiez avait fait de même à l’Assemblée à mi-journée.

Et le ton a changé par rapport à la semaine dernière au cours de laquelle Bruno Retailleau avait là aussi pris le pouls de son groupe quant à la stratégie de tenir en cette période de flottement institutionnel et politique. Le message qu’il avait adressé aux élus était clair : pas question de faire partie du prochain gouvernement, ni d’une coalition avec la majorité sortante. Une position soutenue officiellement il y a encore quelque jour par une majorité de sénateurs LR.

« C’est une chance inouïe de l’avoir »

« La majorité a changé de camps. Il y a désormais une majorité de sénateurs qui sont sur ma position », se félicite l’ancien ministre et actuel sénateur LR de Haute-Saône, Alain Joyandet, qui milite depuis le début de l’année pour une coalition avec le camp présidentiel. Selon nos informations, désormais seuls quelques sénateurs, dont un proche d’Éric Ciotti, Henri Leroy, se sont opposés à la piste Bertrand.

« Le nom de Xavier Bertrand est cité pour Matignon depuis des semaines. Et aucun membre de notre famille politique ne s’exprimait pour le soutenir. Au regard de la composition politique actuelle, Xavier Bertrand est au barycentre. C’est une chance inouïe de l’avoir. Espérons qu’elle se réalise. On ne pouvait pas faire la fine bouche et poser des conditions », ajoute-t-il.

Les dirigeants de la droite ont toutefois posé deux conditions au chef de l’Etat : « qu’il fasse un tour de piste pour s’assurer que la nomination de M. Bertrand n’ait pas une majorité de censure contre elle (et) qu’il reprenne le pacte législatif présenté par LR ».

« Si c’est Xavier Bertrand, Premier ministre, je ne vois pas comment Les Républicains refuseraient d’y aller »

Pour cette deuxième condition, ils semblent avoir été entendus. « Xavier Bertrand avait lui-même validé ce pacte législatif, il y a deux mois. Alors il n’y a pas de raison qu’il y ait une difficulté. Mais là encore, c’est au président de la République de prendre l’engagement que la ligne politique aille dans le sens du pacte législatif. Les groupes macronistes proposaient un pacte de gouvernement qui n’était pas si éloigné » », rappelle Roger Karoutchi sénateur des Hauts-de-Seine.

 

Quant à la possibilité de voir d’autres responsables LR rejoindre Xavier Bertrand au sein de l’exécutif, hypothèse honnie par l’état-major il y a encore quelques jours, la question n’a pas été évoquée en réunion. « Si c’est Xavier Bertrand, Premier ministre, je ne vois pas comment Les Républicains refuseraient d’y aller », considère néanmoins Roger Karoutchi.

A l’Assemblée nationale, le groupe Droite républicaine, a aussi validé cette stratégie « pour montrer (leur) bonne volonté » tout en « constatant que le risque de censure ne rendait probablement pas l’option viable », selon un participant contacté par l’AFP.

Pas encore nommée, l’hypothèse Xavier Bertrand déjà censurée

Le risque de censure d’un gouvernement Bertrand est en effet élevé. « Ce serait un manque de respect envers les millions de Français qui se sont exprimés dans les urnes […] Donc on censure », a fait savoir le RN, qui entretient un contentieux aussi politique que personnel avec le président de la région Hauts-de-France. Éric Ciotti a indiqué qu’il ferait de même. A gauche. A gauche aussi, le porte-parole du Parti communiste, Léon Deffontaines, a affirmé que « Xavier Bertrand sera censuré » s’il est nommé Premier ministre. Et la cheffe des députés LFI Mathilde Panot a menacé « d’une motion de censure immédiate » contre tout gouvernement qui ne serait pas issu du Nouveau Front populaire et mené par la candidate de l’alliance de gauche Lucie Castets. « Nous ne pouvons pas accepter cela (Xavier Bertrand, Premier ministre) », a estimé, pour sa part, le premier secrétaire délégué du PS, Nicolas Mayer-Rossignol.

De quoi donner du plomb dans l’aile à la possibilité de voir Les Républicains remporter la mise et voir, contre toute attente, leur programme être appliqué malgré des récents revers électoraux.

« Il faut y aller maintenant. Si on attend encore de trouver quelqu’un qui coche toutes les cases. On n’y arrivera jamais », s’exaspère la sénatrice LR de Paris, Catherine Dumas. « Peut-être que Macron va finir par se nommer lui-même », plaisante Roger Karoutchi avant de prendre congé.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Xavier Bertrand à Matignon : la piste plébiscitée par les sénateurs LR
3min

Politique

Brice Teinturier : « Il n'y a plus de débat en France, il y a de l'invective »

Lors de ses vœux, le Président a annoncé son souhait de voir les Français « trancher » sur « des sujets déterminants », ce qui laisse supposer que le chef de l'État envisage un retour au référendum. Néanmoins, les sujets sur lesquels les Français souhaitent trancher sont nombreux, pouvoir d'achat, fin de vie… Le référendum recolle-t-il vraiment les Français à la politique ? Invités de l’émission spéciale Dissolution, un an après, Brice Teinturier, Anne Levade, Laure Salvaing et David Djaïz tentent d'y répondre.

Le

Nancy: Discours Nicolas Mayer Rossignol Congres du Parti Socialiste
9min

Politique

Congrès du PS : LFI ravive les tensions entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol

La réélection d’Olivier Faure à la tête du PS n’a pas mis fin aux dissensions internes. Nicolas Mayer-Rossignol demande le refus de tout accord avec LFI, y compris au niveau local et en cas de législative partielle, pour rejoindre la direction. Refus du camp du premier secrétaire, qui coupe avec LFI, mais sans rentrer dans ce niveau de précision. Résultat, le parti n’arrive pas à sortir de ses divisions.

Le