Trois jours après avoir affirmé à Public Sénat qui ne reprendrait pas sa carte de LR, Xavier Bertrand revient sur sa décision, moins de 24 heures après l’annonce de Valérie Pécresse qui compte réadhérer. « Il faut savoir s’adapter à la situation », confie son entourage, qui explique que les réunions militantes ont aussi « eu une incidence sur sa réflexion ».
Xavier Bertrand va finalement reprendre sa carte LR pour se présenter au congrès sans « talon d’Achille »
Trois jours après avoir affirmé à Public Sénat qui ne reprendrait pas sa carte de LR, Xavier Bertrand revient sur sa décision, moins de 24 heures après l’annonce de Valérie Pécresse qui compte réadhérer. « Il faut savoir s’adapter à la situation », confie son entourage, qui explique que les réunions militantes ont aussi « eu une incidence sur sa réflexion ».
On dira qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Mais quand même. Trois jours seulement après avoir annoncé aux sénateurs LR, puis à Public Sénat, à la sortie de la réunion de groupe, qu’il ne reprendrait pas sa carte du parti, Xavier Bertrand fait marche arrière. Le candidat va finalement reprendre sa carte de membre des LR. Il pourra ainsi voter lors du congrès des 2 et 4 décembre, où les adhérents, et eux seuls, sont appelés à choisir entre Valérie Pécresse, Michel Barnier et lui-même, notamment.
Confirmant une information de BFMTV, l’entourage du candidat confie à publicsenat.fr que Xavier Bertrand va rapidement en faire l’annonce. « Les quelques réunions militantes qu’il a faites ont eu une incidence sur sa réflexion. Les militants sont des gens qui parlent cash », explique un soutien.
Mardi, au micro de Public Sénat, il assurait pourtant que « non », il ne reprendrait pas sa carte. « J’ai fait un choix il y a quelques années. Je vais devant ma famille, car j’ai fait confiance aux militants. J’ai quitté mon parti, à l’époque je m’en suis expliqué. Je n’ai pas quitté ma famille politique, je n’ai jamais rejoint un autre parti, ni créé un autre parti. Et moi, je n’ai pas trahi non plus. Et ça, c’est aussi quelque chose de très important », défendait le candidat (voir la vidéo). Il avait quitté les LR en décembre 2017, après la victoire de Laurent Wauquiez à la tête du parti, et pour protester contre l’absence de consigne pour faire barrage à Marine Le Pen au second tour, en 2017.
Guerre de mouvement avec Valérie Pécresse
Le revirement de Xavier Bertrand intervient surtout moins de 24 heures après que Valérie Pécresse a annoncé reprendre sa carte… En voyant le Picard annoncer d’abord qu’il ne reprendrait pas d'adhésion au parti, Valérie Pécresse a su ainsi le mettre en difficulté, poussant l’ancien ministre du Travail à revenir sur sa décision. La politique, on le voit, est aussi une guerre de mouvement.
« Il faut savoir s’adapter à la situation », reconnaît un membre de son équipe, « il faut arriver au congrès en ayant le moins de talons d’Achille. Xavier Bertrand veut s’adresser à tous les Français, mais dans la situation actuelle, il ne doit pas négliger d’abord les membres de sa famille politique. C’est un équilibre à trouver, qui n’est pas facile, c’est vrai ». Comme dit un soutien, « il ne faut jamais rester statique. Nécessité fait loi ». La volonté aussi d’envoyer un message et de « prendre en considération » les plus de 80.000 adhérents, vaut bien une petite « entorse » aux principes, estime-t-on dans le camp Bertrand.
Xavier Bertrand risque de donner l’image de tergiverser
Ce changement a été amorcé jeudi soir, lors d’une réunion militante dans l’Ain. Reprendre sa carte, « c’est une question que je poserai à Christian Jacob : est-ce qu’il y a, dans les conditions posées par le comité d’organisation, ce type de choses ? », a fait mine de s’interroger le candidat, alors que rien n’oblige dans les statuts à reprendre sa carte pour être candidat.
Comme pour mieux préparer un atterrissage un peu difficile, Christian Jacob a tweeté ce matin qu’« il n’y a pas l’obligation d’être adhérent LR pour concourir au congrès de désignation de notre candidat sinon celle de se reconnaître dans les valeurs de la droite et du centre. Mais je pense que la cohérence pour se présenter devant les militants est d’être soi-même adhérent à LR »…
Reste que Xavier Bertrand risque de donner l’image d’être celui qui tergiverse. Après avoir tenu sa ligne d’une candidature hors parti pendant des mois, il s’est résolu à participer au congrès, après avoir déclaré qu’il ne voulait pas d’un congrès d’affrontement. Après ces atermoiements sur l’adhésion au LR, les Français risquent d’avoir besoin d’une carte pour s’y retrouver.
Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.
Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».
Jeudi, le groupe écologiste du Sénat défendra deux propositions de loi dans le cadre de sa niche parlementaire. Le premier vise à garantir une continuité de revenus pour les artistes auteurs et le deuxième a pour but de garantir plus de transparence pour les riverains des parcelles agricoles exposées aux pesticides.
Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.
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