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Yannick Jadot candidat aux élections sénatoriales : « Une recrue de choix pour peser davantage au Sénat »

Yannick Jadot vient d’officialiser sa candidature aux prochaines élections sénatoriales à Paris en septembre. A la Haute assemblée, le groupe écologiste compte 12 membres, devrait ressortir renforcer au prochain renouvellement. Et les sénateurs écologistes accueillent dans l’ensemble plutôt favorablement la perspective de voir l’ancien candidat à l’élection présidentielle, les rejoindre.
Simon Barbarit

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C’était attendu. C’est confirmé. Yannick Jadot est candidat aux élections sénatoriales à Paris. L’eurodéputé l’a annoncé dans les colonnes du Parisien. « J’ai décidé de m’investir davantage dans la politique nationale en renforçant le groupe écologiste au Sénat qui se bat sur les énergies renouvelables, la constitutionnalisation de l’IVG, et obtient des victoires », explique-t-il tout en se défendant de vouloir se servir du Sénat comme d’un tremplin pour une candidature aux prochaines élections municipales à Paris ou aux régionales.

« C’est plutôt satisfaisant qu’il choisisse le Sénat »

« On savait que Yannick avait cette envie et c’est plutôt satisfaisant qu’il choisisse le Sénat. Ça montre que c’est un endroit où il faut être. Notre groupe a montré qu’on avait une place et qu’on pouvait se faire entendre », se félicite le président du groupe écologiste du Sénat, Guillaume Gontard.Crée lors du dernier renouvellement en 2020, le groupe écologiste du Sénat compte actuellement 12 élus et fort de bons scores des verts aux dernières municipales, devrait s’agrandir en septembre. « On pourrait gagner entre 3 et 7 sénateurs », calcule Guillaume Gontard. Pour Paris, la circonscription prisée par Yannick Jadot, le nombre d’élus espéré se situe entre deux et quatre. En 2017, c’est la sénatrice Esther Benbassa qui avait remporté un siège pour les écologistes dans la Capitale. Elle a été exclue en 2021 du groupe suite à des accusations de harcèlement moral de la part d’une dizaine d’anciens collaborateurs parlementaires et ne retrouvera donc pas sa place sur la liste.« Pour Yannick Jadot, ce n’est pas fait. C’est une candidature à la candidature. Il y a plusieurs candidats à Paris et ce sont les militants qui les départageront », précise, toutefois le président du groupe écologiste du Sénat.A Paris, l’élection sénatoriale se fait par scrutin de liste à la représentation proportionnelle et côté EELV, plusieurs adjoints à la mairie sont intéressés comme David Belliard, Fréderic Hocquard et Anne Souyris, mais aussi la conseillère de Paris, Antoinette Guhl.EELV a lancé l’appel aux candidatures du 7 février au 12 mars. Le bureau Exécutif coordonnera la désignation des candidats et le Conseil fédéral devra valider au plus tard le 20 mai, l’ensemble des candidatures.Et comme le rappelle le sénateur du Rhône, Thomas Dossus, avec trois femmes sur 12 dans le groupe, « on a un vrai déficit de sénatrices, c’est pour cette raison que le parti va privilégier les candidatures féminines dans les départements à enjeu ». A Paris, la tête de liste devrait logiquement revenir à une femme. Si EELV récolte trois élus, deux sénatrices et un homme feraient leur entrée au Palais du Luxembourg sur la liste parisienne. « Yannick Jadot a toute sa place parmi nous. C’est une voix qui peut porter et dans le bon sens », encourage Thomas Dossus, qui comme ses collègues Joël Labbé, Guy Benarroche, Monique de Marco, et Daniel Salmon, avait soutenu la candidature de Jadot lors de la primaire écologiste pour la dernière présidentielle.

« Il ne pouvait pas attendre le 12 mars ?

Mais pour Raymonde Poncet-Monge, sénatrice du Rhône, la candidature de Yannick Jadot pose un problème de « temporalité ». « Nous sommes en pleine bataille contre la réforme des retraites. Ça ne me gêne pas qu’il veuille être candidat mais il ne pouvait pas attendre le 12 mars ? On se retrouve à parler de Yannick Jadot alors qu’on devrait tous être tournés contre ce projet de loi. Il va y avoir beaucoup de candidatures à Paris et lui semble vouloir forcer le destin pour s’imposer et il oblige les autres à faire pareil », s’agace-t-elle.Raymonde Poncet-Monge rappelle aussi que Yannick Jadot n’avait pas vraiment le choix de renoncer à se présenter une quatrième fois aux élections européennes en 2024. « Notre parti impose un non-cumul des mandats dans le temps à trois mandats. En choisissant le Sénat, il fait du saute mandat ».« On s’y prend toujours en retard d’habitude pour les investitures, pour une fois qu’on est dans les temps on ne va pas s’en plaindre », objecte Monique de Marco, sénatrice de Gironde qui considère que « Yannick Jadot va apporter un vrai plus ».

« Il n’y aura pas de combat de coqs »

« C’est une recrue de choix pour peser davantage au Sénat. On arrive déjà à peser pas mal alors qu’on est que 12. Avec des gens de valeurs et plus de sénateurs, on aura plus de poids dans les commissions mixtes paritaires », se félicite Guy Benarroche qui a du mal à imaginer, pour autant, Yannick Jadot, prendre la présidence du groupe. « Je ne pense pas que quelqu’un nouvellement élu et qui ne connaît pas le fonctionnement de notre groupe puisse être désigné pour en prendre la tête ».« Je suis très contente du président actuel. Et je ne crois pas à la prime de notoriété », appuie Raymonde Poncet-Monge.Guillaume Gontard estime de son côté que si « quelqu’un attire la lumière au groupe écolo, c’est plutôt une bonne chose. De mon côté, la priorité c’est d’avoir le maximum de sénateurs. Mon intérêt, c’est le collectif. Il n’y aura pas de combat de coqs », promet-il.

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