Budget de la Sécurité sociale : les sénateurs socialistes vont proposer d’autres pistes de recettes

Budget de la Sécurité sociale : les sénateurs socialistes vont proposer d’autres pistes de recettes

Le groupe socialiste du Sénat estime que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) « met à mal l’esprit de notre protection sociale ». Opposé à des mesures comme le gel partiel des pensions de retraite, le relèvement du ticket modérateur, ou les économies sur les indemnités journalières, le groupe entend trouver de nouvelles recettes lors des débats.
Guillaume Jacquot

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« On espère gagner quelques combats. » Face aux 250 sénateurs qui viendront en appui du gouvernement lors des débats budgétaires, les 64 membres du groupe socialiste se savent en minorité, mais espèrent obtenir quelques victoires sur le projet de loi de financement de la Sécurité socialiste (PLFSS) pour 2025.

Alors que le gouvernement défend 15 milliards d’euros d’effort budgétaire sur les comptes sociaux, le groupe présidé par Patrick Kanner déplore l’orientation inscrite dans le texte. « Ce PLFSS met à mal l’esprit de notre protection sociale. Il augmente très timidement les recettes, augmente drastiquement les dépenses, en les mettant à la charge des malades », dénonce ce 13 novembre, Annie Le Houérou, cheffe de file des socialistes sur ce projet de loi.

La sénatrice des Côtes-d’Armor épingle également la trajectoire inquiétante prévue pour la Sécu. Si le déficit pourrait être contenu à 16 milliards d’euros l’an prochain, il devrait à nouveau se dégrader au cours des années suivantes pour tutoyer les 20 milliards d’euros à l’horizon 2028. « Laisser filer les déficits, c’est aussi démontrer l’inefficacité de notre système de Sécurité sociale issu du Conseil national de la résistance », insiste Annie Le Houérou, qui redoute un « point de bascule ».

Offensive sur les allègements de charges patronales

Opposé à des mesures telles que le relèvement du ticket modérateur (la part d’une consultation non prise en charge par l’Assurance maladie) ou une moins bonne prise en charge des arrêts maladie, le groupe appelle à aller chercher d’autres recettes, notamment sur le front des taxes comportementales (alcool, tabac, sucres), ou encore dans le gisement des allègements généraux de cotisations. Annie Le Houérou considère que les exonérations ou les allègements de charges « ont démontré leur inefficacité pour l’emploi ou la compétitivité de nos entreprises ». Les socialistes veulent aller plus loin que les propositions du gouvernement, en proposant de réduire de 8 milliards d’euros ces allègements, contre 4 dans le projet de loi. « C’est juste 10 % des exonérations, ce n’est pas une taxation démesurée », défend la sénatrice bretonne.

Les socialistes sont également vent debout contre le projet de désindexation partielle des pensions de retraite par rapport à l’inflation. « Nous pensons que d’autres recettes sont possibles », défend Annie Le Houérou. Elle et ses collègues se disent également « totalement opposés » au projet d’instauration d’une seconde journée de solidarité, comme le préconise la majorité sénatoriale.

Le groupe PS compte également proposer une annulation de la réforme des retraites dans ce PLFSS. Mais cet amendement devrait faire long feu, puisqu’une proposition de loi dans ce sens avait été nettement rejetée en avril dernier.

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