Conséquence directe d’une motion de censure qui ferait tomber le gouvernement, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale est plus que jamais menacé. La rapporteure générale de la commission des affaires sociales du Sénat, Elisabeth Doineau (Union centriste), rappelle l’importante de voter une disposition permettant à la Sécu de pouvoir emprunter.
Depuis que le traitement de sa mère n’est plus remboursé, elle le « paye 30% plus cher » : le coup de colère de sa fille.
Par Axel Dubois
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Elle en est persuadée, le traitement maintient les fonctions cognitives et retarde l’avancée de la maladie chez sa mère : « Cela fait une dizaine d’années qu’elle prend ce traitement, et sa maladie évolue très lentement. A ce jour, elle nous reconnait, elle est toujours cohérente. ». Des effets qui justifieraient pour Marie Legrand le remboursement de ces médicaments.
Si pour 70% des patients ayant pris ce traitement, les effets n’étaient pas aux rendez-vous, Marie Legrand regrette que cette décision s’applique à tous, d’autant que le médecin de sa mère continue de le prescrire : « Je trouve ça injuste. Pourquoi dérembourser ce médicament ? Ça veut dire qu’une certaine catégorie de patients ne peut plus se payer le traitement : 15€ par mois, ça reste un budget ».
Du cas par cas ?
Bernard Jomier, Sénateur de Paris et médecin en exercice, se dit choqué par la situation : « C’est une maladie qu’on connait tous bien et qui est extrêmement dure à vivre. ». Le Sénateur se permet toutefois de rappeler comment est déterminé en France le remboursement d’un médicament : « La règle du remboursement ou du déremboursement ne peut pas être individuelle, sinon on ne maitriserait rien. Madame se retrouve confrontée à une règle collective, qui parait alors injuste. ». Mais pour lui, les problèmes liés au suivi de la maladie d’Alzheimer ne se limite pas à cette question : « Sur la maladie d’Alzheimer, il y a beaucoup de choses qu’on a du mal à faire pour des raisons de coût. ».
Le prix des médicaments non remboursés en question
Si comme le confie Marie Legrand, la retraite de sa « petite maman », comme elle l’appelle, lui permet de s’offrir le traitement, elle ne comprend pas que depuis le déremboursement, le prix du médicament « ait été multiplié par deux, voire trois, et que d’un pharmacien à l’autre, il y ait parfois 30% d’augmentation ». Une situation « parfaitement choquante » pour la Sénatrice Elisabeth Doineau, rapporteure générale de la Commission des affaires sociales du Sénat qui regrette le fait qu’il n’y ait pas de prix fixe pour les médicaments non-remboursés, qui deviennent des produits comme les autres : « ça me donne envie de poursuivre cette conversation à travers une commission d’enquête » lâche-t-elle. A suivre.
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