Garde d’enfants : « 150 000 personnes, essentiellement des femmes, renoncent à un emploi faute d’accueil »

Invité de notre matinale, Jean-Christophe Combe est revenu sur le plan du gouvernement sur l’accueil d’enfants en crèche, censé lever l’un des freins importants à l’emploi. Le ministre des Solidarités fera aussi des annonces sur une « grande réforme du bien vieillir » avant le 14 juillet prochain.
Louis Mollier-Sabet

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Jean-Christophe Combe sera auditionné cet après-midi au Sénat à propos du projet de loi Plein Emploi, et notamment sur un dispositif de garde d’enfants permettant de lever l’un des freins à l’emploi les plus importants. « Il manque 200 000 places d’accueil », détaille le ministre des Solidarités, qui ajoute : « Ce sont 150 000 personnes, essentiellement des femmes, qui renoncent à un emploi faute d’accueil de leur jeune enfant, Cela pose une question d’égalité entre les femmes et les hommes. C’est le premier besoin exprimé par les familles. » L’exécutif table ainsi sur la création de 100 000 nouvelles places d’accueil d’ici 2027. « C’est un challenge », concède Jean-Christophe Combe, qui évoque « un sujet de pénurie de professionnels », mais aussi une question « qualitative » de taux d’encadrement dans les crèches et de contrôle de la qualité de l’accueil. « Je ferai des annonces précises ce vendredi à Nancy », a-t-il prévenu.

Solidarité à la source : une expérimentation « territoires zéro non-recours »

L’autre gros chantier du ministre des Solidarités lié à l’emploi, c’est le versement automatique des aides sociales, aussi appelé « solidarité à la source », sur le modèle de « l’impôt à la source », où l’administration pré-remplit les déclarations et les versements se font automatiquement. « D’ici 2025, on atteindra l’objectif d’avoir un pré-remplissage des formulaires de demande de prestations sur le RSA, la prime d’activité et les APL. Il y a un enjeu de simplification et de sécurisation de notre système. On a parlé de fraude ou d’erreur, mais il y a aussi un sujet de non-recours : 34% des personnes éligibles au RSA n’y ont pas recours », explique Jean-Christophe Combe, qui mise aussi sur la mise en place prochaine du « montant social net » sur les fiches de paie, qui servira de revenu de référence pour demander des aides.

« Nous allons aussi lancer une expérimentation ‘territoires zéro non-recours’ dans une dizaine de départements », ajoute le ministre. « On va mobiliser les acteurs locaux pour comprendre les phénomènes de non-recours, et aller chercher les personnes exclues », détaille-t-il, tout en réitérant que « la meilleure des politiques sociales dans le pays, c’est l’emploi, et donc toutes nos politiques publiques, y compris la solidarité à la source, doivent nous conduire à accompagner les personnes vers l’emploi. »

« Bien vieillir » : Jean-Christophe Combe présentera une « feuille de route » avant le 14 juillet

Sur l’autre versant de son portefeuille, Jean-Christophe Combe, aussi ministre de l’Autonomie et des personnes handicapées, prépare une « grande réforme du bien vieillir », qui ne sera pas une « loi grand âge » comme il en avait été question à un moment, mais un ensemble de dispositifs, compris à la fois dans la proposition de loi « bien vieillir » examinée actuellement à l’Assemblée nationale, des mesures budgétaires dans le prochain budget de la Sécurité sociale, et une loi de programmation du bien vieillir qui sera préparée prochainement.

Jean-Christophe Combe « présentera une feuille de route dans quelques jours, avant le 14 juillet » pour donner une « visibilité » sur les mesures de l’exécutif pour adapter la société française à la « transition démographique qui va l’impacter dans toutes ses dimensions. » Le ministre des Solidarités cible ainsi les investissements à faire dans les transports, mais aussi le « virage domiciliaire » qui va nécessiter le recrutement de soignants, ainsi que la transformation des Ehpad qui devront être plus médicalisés à mesure qu’ils accueillent des personnes plus dépendantes.

Financièrement, la création de la « 5ème branche » de la Sécurité sociale en 2020, permet au grand âge de « bénéficier d’un financement dynamique sur la branche autonomie. » « On va prendre 10 milliards d’euros supplémentaires entre 2021 et 2026, en passant de 32 à 42 milliards », détaille Jean-Christophe Combe, qui mise sur la loi de programmation pour préciser la trajectoire financière.

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