Les troubles du cycle menstruel : possible conséquence de la vaccination contre le covid-19 ?

Les troubles du cycle menstruel : possible conséquence de la vaccination contre le covid-19 ?

A l’heure actuelle, les autorités sanitaires n’établissent pas de lien direct entre les vaccins à ARN Messager et les troubles menstruels. Mais suite à de très nombreux témoignages, la vigilance est de mise. L’agence du médicament invite les femmes victimes de ces troubles menstruels à les déclarer sur le portail du ministère chargé de la Santé.
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Par Gaspard Flamand

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« Pour chaque vaccin, il y a des effets secondaires qui sont attendus, et d’autres qui sont inattendus. Les troubles menstruels en font partie », alerte Florence Lassarade, sénatrice LR de Gironde qui travaille sur les questions du covid-19 depuis octobre 2020.

A l’heure actuelle, le lien n’est pas avéré, mais suspecté. Ce sont les très nombreux témoignages de femmes qui ont commencé à alerter les autorités sanitaires. « Les effets peuvent être divers : une irrégularité des cycles de règles, un arrêt total ou encore des saignements importants. » Si dans la plupart des cas ces effets secondaires sont sans gravité, l’élue de Gironde précise qu’ils ont parfois mené à des ablations de l’utérus dans les cas les plus extrêmes.

 

« C’est extrêmement fréquent »

 

Des troubles menstruels qui peuvent toucher l’ensemble des femmes, des plus jeunes aux plus âgées. « C’est extrêmement fréquent », ajoute Florence Lassarade. « Mais ça se voit sans doute un peu plus chez les femmes en fin de puberté et en fin de ménopause. C’est sur ces périodes-là, où les cycles sont un peu plus irréguliers, que ça a été le plus patent. » (voir la vidéo ci-dessus)

A la fin du mois d’avril, les centres de pharmacovigilance avaient analysé 9381 déclarations de troubles du cycle rapportées avec le vaccin Pfizer, et 1557 avec le vaccin Moderna. Toujours à cette date, 58 millions d’injections avaient été réalisées chez les femmes avec le vaccin Pfizer, et 12 millions avec Moderna.

 

Les femmes concernées par ces troubles menstruels invitées à les déclarer

 

Face à ces signalements et pour continuer de les recenser, l’agence du médicament invite les femmes à déclarer tout trouble menstruel apparu après la vaccination sur le portail du ministère chargé de la Santé. L’agence précise que ces éléments doivent permettre « aux centres régionaux de pharmacovigilance de mener de la façon la plus efficace possible leur évaluation des cas déclarés. »

Pour Sonia de la Provôté, sénatrice qui a participé à l’écriture de plusieurs rapports sur les conséquences de la vaccination, c’est d’ailleurs tout l’enjeu de ce sujet. Selon elle, il y a eu une sous déclaration des troubles menstruels suite à la vaccination, réalisée en majorité directement par les patientes. « Le problème, c’est l’évaluation numérique », pointe l’élue du Calvados. Puisqu’il y a eu une vraie non-déclaration, il y a des plaintes importantes qui n’ont pas forcément été investiguées, comme cela reste un symptôme relativement fréquent. Faute d’avoir cette identification complète, on est face à une situation de difficulté pour imputer de façon strictement scientifique ces troubles à la vaccination. »

Les annonces de l’agence du médicament font aussi suite à une récente étude américaine réalisée sur 35 000 femmes, publiée dans la revue scientifique Science Advances. Cette dernière montre que le fait de se faire vacciner contre le covid-19 rend les saignements plus abondants chez 42 % des femmes. Un chiffre plus élevé chez les femmes ménopausées : 66 % signalent des saignements après la vaccination.

 

Les parlementaires demandent un « discours de vérité »

 

Début juin, les députés et sénateurs membres de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques avaient adopté un rapport d’étape sur l’état des lieux des effets indésirables suite à la vaccination contre le covid-19. Ils se félicitaient du suivi mis en place au niveau de la pharmacovigilance, mais dénonçaient une communication institutionnelle pas assez axée sur la pédagogie et la transparence. Ils recommandaient plutôt de tenir « un discours de vérité. »

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