Passe vaccinal : « Le jour où on n’en aura plus besoin, nous nous en passerons », assure Olivier Véran
« Le passe vaccinal n’est ni l’alpha, ni l’Omega » a affirmé le ministre de la Santé, auditionné par le Sénat sur le projet de loi sur le passe vaccinal. Il veut encore « amplifier » la capacité de tests dans le pays.
Par Public Sénat
Temps de lecture :
3 min
Publié le
Mis à jour le
Après les députés la semaine dernière, le projet de loi portant le passe vaccinal arrive au Sénat cette semaine. Auditionné à la Haute assemblée ce lundi après-midi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a répondu aux questions des sénateurs.
« Le passe vaccinal n’est ni l’alpha, ni l’Omega. C’est une mesure supplémentaire qui vient s’ajouter et qui sera à notre disposition si jamais il devait y avoir de nouveaux variants émergents nécessitant de garantir un niveau de protection optimal », a assuré Olivier Véran, répondant au sénateur LR Philippe Bas, rapporteur du texte au Sénat.
« Tous ces outils de passe sanitaire et de passe vaccinal, le jour où on n’en aura plus besoin, le jour où nous ne sommes plus sous la menace permanente d’un nouveau variant, nous nous en passerons avec beaucoup de plaisir et même beaucoup d’allégresse », soutient le ministre de la Santé, sans pour autant donner de date. Philippe Bas a de son côté déposé un amendement pour limiter son application selon le niveau de l’épidémie. Il prévoit de n’imposer le passe vaccinal que lorsque le nombre d’hospitalisations est supérieur à 10.000 patients, ou bien dans les départements où moins de 80 % des personnes sont vaccinées ou à fort taux d’incidence.
« Avoir le maximum de pharmacies sur le territoire qui puissent distribuer des autotests »
Alors que le pays a atteint un nombre record de contaminations et n’a jamais autant testé, Olivier Véran assure que le gouvernement va continuer en ce sens. « Aujourd’hui, commence à monter la petite musique qu’on teste trop », constate le ministre. Mais à l’inverse, « nous allons amplifier notre capacité de réponse à la demande des Français ». Les pharmaciens, qui n’ont droit qu’à « une seule tente » pour tester devant leur établissement, vont pouvoir « avoir plusieurs tentes et pourquoi pas même développer de véritables barbum de dépistage ». Autre mesure annoncée par Olivier Véran : « J’ai signé un arrêté autorisant les étudiants en biologie de 3e et 4e année à participer à la campagne de dépistage ». Alors que la demande est forte pour les enfants à l’école, le ministre veut enfin « avoir le maximum de pharmacies sur le territoire qui puissent distribuer des autotests, […] car un tiers des pharmacies n’en mettent pas encore à disposition ». 6 millions d’autotests sont actuellement en stock dans les officines. Le gouvernement en a commandé « 11 millions pour ce début de semaines ». Bref, « nous continuons de renforcer nos capacités de dépistage », insiste Oliver Véran.
« Je redis notre stratégie : ne pas laisser filer le virus, ne pas paralyser le pays et répondre à la demande », résume le ministre. Manière de signer en creux l’échec du « tester, tracer, isoler », triptyque dépassé par la vague Omicron.
Ce lundi, les médecins se mettent en grève pour protester contre la proposition de loi, votée à l’Assemblée nationale, qui les contraindrait à s’installer dans des déserts médicaux, mais aussi contre l’obligation d’exercer deux jours par mois dans des territoires sous-dotés comme l’a annoncé François Bayrou. Si les sénateurs de droite saluent la proposition du Premier ministre, ils pointent également, comme leurs collègues à gauche, la pénurie de médecins.
Le Premier ministre est en déplacement dans le Cantal ce vendredi 25 avril pour annoncer une série de mesures sur les déserts médicaux. Il décide de renoncer à revenir sur la libre installation des médecins comme le préconisaient les sénateurs et propose une « mission de solidarité ».
La Cour des comptes a présenté une série de recommandations ce 14 avril pour maîtriser la progression des dépenses de l’Assurance maladie dans les prochaines années. Elle estime qu’il est possible de dégager 20 milliards d’euros d’économies, dans des mesures d’efficience, « sans revenir sur les grands principes » de la Sécurité sociale.
Plus connue sous le nom de maladie de Charcot, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie rare contre laquelle il n’existe pas de traitement. Diagnostiqué il y a deux ans, le sénateur de la Drôme Gilbert Bouchet en a fait son combat. Pour soulager le quotidien des malades, et récolter des fonds pour la recherche.