Sécurité sociale : le déficit 2024 sera encore « un peu » plus dégradé que prévu, selon son directeur

Le directeur de la Sécurité sociale, Pierre Pribile, auditionné au Sénat ce 2 octobre, n’anticipe pas d’amélioration sur le front du déficit pour l’année 2024. Selon les calculs de ses équipes, il sera « un peu moins bien » mais « pas très loin » de la révision publiée en mai, à 16,6 milliards d’euros.
Guillaume Jacquot

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Le gros de l’orage est passé, mais toujours pas d’éclaircie en vue. Le directeur de la Sécurité sociale a annoncé ce 2 octobre, lors d’une audition au Sénat, que la lecture des comptes sociaux ne serait pas « bouleversée » par rapport aux données dont disposent déjà les parlementaires. Fin mai, la commission des comptes de la Sécurité sociale avait nettement assombri sa prévision de déficit pour l’année 2024, à 16,6 milliards d’euros, très loin des 10,8 milliards prévus dans la loi de financement adoptée en décembre 2023.

« Ce que je peux vous dire, parce ce qu’on est en train de faire les calculs, c’est qu’on ne sera pas très très loin – un peu moins bien, mais pas très très loin – de ces 16 milliards d’euros », a précisé le directeur de la « Sécu », Pierre Pribile. Et de préciser à l’attention des membres de la commission des affaires sociales du Sénat : « Vous n’allez pas constater une dérive par rapport à ce déficit, qui est déjà suffisamment grave pour justifier une action. »

Selon Les Échos, le déficit devrait dépasser la barre des 17 milliards d’euros cette année. Pour l’ancien directeur de l’Agence régionale de santé de Bourgogne-Franche-Comté, l’aggravation s’explique par le « choc inflationniste », qui s’est diffusée de « manière différée » dans les comptes sociaux, les prestations sociales étant revalorisées sur la base de l’inflation constatée l’année précédente.

Portant un message de « gravité » et qualifiant cette situation de « menace sur notre système de protection sociale », le haut-fonctionnaire a tout de même affirmé qu’il y avait des « raisons d’espérer ». « D’abord parce que ce n’est pas la première fois que les comptes sociaux connaissent une dégradation de cette ampleur, c’était déjà le cas en 2008 à la suite de la crise des subprimes. Il s’en était suivi une décennie d’efforts pour la Sécurité sociale qui, à la veille, de la crise Covid, était quasiment à l’équilibre et quasiment sur le point d’avoir amorti sa dette », a-t-il rappelé.

« Des solutions sont possibles et l’histoire très récente nous a montré que c’était le cas », a-t-il ajouté. Les parlementaires sont désormais en attente du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 (PFLSS),

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