10 000 fichés pour radicalisation ne sont pas surveillés au quotidien par les renseignements

10 000 fichés pour radicalisation ne sont pas surveillés au quotidien par les renseignements

En France, « sur 20 000 fichés pour radicalisation, 10 000 sont suivis par les services de renseignement » a assuré Jean-Charles Brisard, président du centre d’analyse du terrorisme, samedi lors d’un colloque au Sénat sur les réseaux djihadistes, au lendemain des attaques de Carcassonne et Trèbes.
Alexandre Poussart

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« Nous ne pouvons pas suivre tout le monde, il faut faire des choix », a affirmé Jean-Charles Brisard, président du centre d’analyse du terrorisme, lors d’un colloque sur la lutte contre les réseaux djihadistes, samedi dernier au Sénat, au lendemain des attaques terroristes de l’Aude.

Radouane Lakdim, l’auteur des attaques de Carcassonne et de Trèbes, qui ont fait 4 morts vendredi, faisait partie du fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), un fichier créé en 2015, dédié à la radicalisation religieuse, et distinct des fiches S. Ces derniers mois, Radouane Lakdim n’était pas suivi activement par les services de renseignement.

« Sur 20 000 radicalisés, 10 000 sont surveillés » Jean-Charles Brisard

« Sur 20 000 individus fichés pour signalement de radicalisation au FSPRT, 10 000 sont surveillés par les services de renseignement », explique Jean-Charles Brisard. « Sur ces 10 000 individus surveillés, 4 000 le sont par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) et le reste par les renseignements territoriaux. »

Radouane Lakdim avait été suivi activement par la DGSI entre 2016 et 2017, avant que sa surveillance se relâche. « Si les services de renseignement estiment qu’il n’y a pas de signe de passage à l’acte, ils passent à une autre cible prioritaire », affirme Jean-Charles Brisard.

Neutraliser les messages djihadistes

"Il faut neutraliser les messages djihadistes sur le web" selon Cédric Mas
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« Comme on ne peut pas mettre 8 policiers derrière chaque personne fichée, il faut altérer la qualité des messages de propagande djihadiste sur les réseaux pour éviter des passages à l’acte et économiser des forces de sécurité », explique Cédric Mas, président de l’Institut Action Résilience, présent lors de ce colloque. Selon lui, l’un des enjeux est de produire un contre-discours sur le Net pour neutraliser la propagande djihadiste.

« Comme l’a dit le cheikh Abou Bassir, dans le numéro 7 d’Inspire, la revue de Daech, la moitié du djihad est médiatique. Il faut donc que la moitié du contre-djihad soit du contre-discours, pour combattre sur le terrain des esprits et des parcours individuels. »

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