11 mai : ce qu’il faut savoir sur le plan de déconfinement

11 mai : ce qu’il faut savoir sur le plan de déconfinement

Le Premier ministre, avec une partie de son gouvernement, a annoncé que la première phase du déconfinement allait pouvoir s’engager à partir du lundi 11 mai. Tour à tour, Édouard Philippe et ses ministres ont annoncé les grandes lignes des changements à attendre pour lundi.
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Par Public Sénat, avec AFP

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Une partie non négligeable du gouvernement était présente pour annoncer les modalités du déconfinement le 11 mai, rendu possible par la baisse du nombre de cas de Covid-19 et la diminution de la tension dans les services de réanimation, mais qui reste fragile. Édouard Philippe, était accompagné du ministre de la Solidarité et de la Santé, mais aussi le ministre de l’Éducation nationale, la ministre de la Transition écologique, le ministre de l’Intérieur, le ministre de l’Économie et des Finances ou encore la ministre du Travail. Ils ont pris successivement la parole pour détailler les modalités de l’organisation de la vie quotidienne à partir du 11 mai, avec le « redémarrage d'une partie de notre vie sociale » mais qui demandera « de la part de chacun de la discipline et de la responsabilité », selon les mots du chef du gouvernement.

 

Le gouvernement a publié la carte du déconfinement, et maintient en rouge quatre régions (Ile-de-France, Grand-Est, Hauts-de-France et Bourgogne Franche-Comté), soit plus du tiers de la population, où les collèges et les parcs resteront fermés. Ce qui place encore 32 départements et près de 27 millions d'habitants dans un confinement encore très contrôlé. À Mayotte, le déconfinement est reporté ultérieurement, au-delà du 11 mai.

Tout le reste du pays passe au vert sur la carte. Mais même dans ces régions, les plages resteront fermées avec des réouvertures au cas par cas, sur autorisation des préfets.

La gestion de l’épidémie dans le domaine médical et médico-social

Sur les tests, le message se veut rassurant. La France « est prête pour tester massivement », selon Olivier Véran. Une capacité de traitement de 700.000 tests par semaine est annoncée, les personnes présentant des symptômes du coronavirus ou suspectes de l'avoir attrapé.

Le gouvernement ne prévoit pas « d'assouplissement supplémentaire » dans les Ehpad et demande aux « personnes âgées et vulnérables de limiter au strict minimum leurs sorties et leurs contacts », a insisté Olivier Véran.

« Les Français qui se seraient vus prescrire un test PCR et qui rencontreraient des difficultés de toute nature dans la réalisation de ce test » sont invités à contacter le numéro vert 0800 130 000, « afin de nous permettre de résoudre sans délai les problèmes éventuels", a-t-il ajouté.

Dans l’Éducation nationale : au moins huit écoles sur dix vont rouvrir

Le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer annonce qu’un « million d'enfants » reprendront dès le 12 mai le chemin de l'école, soit « 80% à 85% » des 50.500 établissements du pays. Ils seront accueillis par 130.000 professeurs.

En France, le premier degré (maternelle et élémentaire) totalise 6,7 millions d'écoliers et 379.000 enseignants. La semaine prochaine, le retour à l'école concernera moins d'un écolier sur six.

Tous les élèves ne pourront pas être accueillis en même temps. Les grandes sections de maternelle, CP et CM2 seront prioritaires, « mais il y aura une grande latitude localement », selon le ministre.

Les règles de circulation dans le pays assouplies mais encore très contraignantes

À partir du 11 mai, « il sera possible de sortir librement dans la rue sans attestation », a déclaré Christophe Castaner. Une limite de 100 km « à vol d'oiseau » autour du lieu de résidence est toutefois imposée. « Pour permettre le contrôle de la règle des 100 km », « une nouvelle attestation sera publiée » pour aller au-delà de cette limite, a-t-il dit. Mais elle s'applique que si on quitte son département de résidence. Parcourir plus de 100 km au sein de son département de résidence « reste possible », selon lui.

Tout en desserrant l'étau, le gouvernement maintient donc ou instaure de nombreuses obligations : masques dans les transports en commun sous peine de 135 euros d'amende, attestations exigées de l'employeur pour les déplacements aux heures de pointe dans les transports en Ile-de-France, création d'une nouvelle attestation justifiant d'un « motif professionnel ou familial impérieux » (dont les deuils et l'aide aux personnes vulnérables) pour les voyages à plus de 100 kilomètres.

Les frontières du pays restent pour le moment fermées, et il n'y aura pas de quatorzaine instaurée pour les voyageurs en provenance de l'espace Schengen.

Une reprise partielle de la vie économique

Sur le plan économique, dès lundi, ce sont « 400.000 entreprises qui représentent 875.000 emplois qui vont rouvrir », a compté le ministre de l'Économie Bruno Le Maire citant salons de coiffure, commerces d'habillement, fleuristes, librairies. « C'est la vie sociale et économique qui va pouvoir redémarrer ». Mais toujours ni bars, ni cafés, ni restaurants, dont la situation sera réévaluée fin mai. En attendant, les établissements pourront toujours bénéficier des aides du Fonds de solidarité, mis en place en mars.

Les centres commerciaux de plus de 40.000 mètres carrés pourront rouvrir, sauf en Ile-de-France, où le ministre de la Santé Olivier Véran a demandé aux entreprises « de recourir au maximum au télétravail » et aux habitants de limiter leurs déplacements au strict nécessaire.

En Ile-de-France, classée « rouge », l'accès aux transports en commun sera « réservé aux heures de pointe aux personnes détenant une attestation de leur employeur ou ayant un motif impérieux pour se déplacer » (santé, convocation de justice, accompagnement des enfants), a annoncé la ministre de la Transition écologique, qui a la tutelle des Transports.

Les déplacements longue distance continueront pour leur part d'être limités et l'offre « volontairement réduite ». Le trafic des TGV et Intercités, de 7% actuellement, « passera à 20 à 30% le 11 mai pour atteindre 40% de l'offre habituelle fin mai ». L'occupation des trains sera plafonnée à 50% du total des places et les réservations obligatoires.

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