Le nombre d’intimidations et d’agressions visant les Français de confession juive poursuit son inquiétante ascension. Dessins de croix gammées ou d’étoiles de David, agressions verbales, et parfois physiques : selon le ministre de l’Intérieur, interpellé à deux reprises lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat ce 8 novembre, le nombre d’actes antisémites recensés depuis les attaques sanglantes du 7 octobre atteint désormais 1 159. « Il est évident que les 1 159 actes antisémites relevés depuis le 7 octobre dernier correspondent à trois fois plus d’évènements antisémites connus pour toute l’année 2022 », a indiqué aux parlementaires Gérald Darmanin.
« Cette réalité-là nous scandalise, l’antisémitisme, n’a jamais disparu de la société française, redouble d’acuité, il s’étale sans complexe. Il menace, il sévit », s’est écrié le socialiste Hussein Bourgi. « Comment comptez-vous lutter contre cet antisémitisme d’atmosphère qui gangrène notre société », s’est également demandé Dominique de Legge (LR).
« Souvent des mineurs »
Selon les derniers chiffres communiqués par le ministre, ces faits ont débouché sur 518 interpellations. S’agissant de la haine en ligne, 7 726 signalements ont été déposés sur la plateforme Pharos. 296 personnes ont été identifiées. Le ministre de l’Intérieur a insisté sur la moyenne d’âge « très jeune » des personnes identifiées par les autorités, « souvent des mineurs ». Il s’est dit prêt à participer à une audition parlementaire pour détailler le profil des personnes interpellées.
Gérald Darmanin a fait savoir que ce type d’acte entraînerait le retrait « systématique » du titre de séjour pour les étrangers. 120 personnes qui n’étaient pas françaises, dont une quarantaine en situation irrégulière et 3 fichés S, ont été identifiées, selon le ministre. Une quarantaine est actuellement en centre de rétention administrative et en attente d’expulsion.
« Chaque acte antisémite sur Internet, chaque acte antisémite dans le monde physique fait l’ouverture d’une procédure judiciaire », a promis le locataire de la place Beauvau.