16 jours après l’invasion russe en Ukraine, c’est l’heure d’un premier bilan sur les conséquences du conflit sur les entreprises françaises. Dans l’émission Extra local sur Public Sénat, le président de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), François Asselin a d’abord indiqué que 2 000 entreprises françaises étaient jusqu’alors installées en Russie et en Ukraine. « 35 grands groupes et le reste ce sont des PME ou des ETI (Entreprise de taille intermédiaire) ».
François Asselin cite le cas d’un adhérent de la CPME, « un industriel dans les tissus qui a 15 salariés à Kiev et une de 250 salariés en Ukraine dans une zone qui n’est pas concernée par les bombardements […] Nous avons beaucoup de groupes alimentaires français qui sont implantés dans ces pays-là. Les entreprises françaises sont les plus gros employeurs en Ukraine et en Russie comme compagnies extérieures. 160 000 salariés en Ukraine et en Russie dépendent d’entreprises françaises. C’est considérable. Pour elles, c’est de la perte immédiate de chiffre d’affaires », insiste-il.
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Face « à cette situation d’urgence », la CPME a demandé au gouvernement de prendre des mesures « pour protéger les salariés » avec du chômage partiel. « Et puis, il faut absolument arrêter la dette des entreprises. Voir très rapidement si on peut se réorienter vers d’autres sources d’approvisionnement si c’est un problème d’importation ou vers d’autres marchés, si c’est un problème d’exportation ».
François Asselin rappelle également que la guerre en Ukraine a des conséquences indirectes pour les entreprises « electro ou gazo sensibles ».
« Si on ne gèle pas le prix de l’énergie, ces entreprises ferment. On demande de mettre en place un tunnel tarifaire. Ou sinon c’est un choix d’accepter que des entreprises déposent le bilan. Mais nous, ce n’est pas notre choix ».
Cette demande, François Asselin l’a portée auprès du Premier ministre lors d’une réunion à Matignon avec les filières et les partenaires sociaux, en vue de la mise en place du plan de résilience économique. Le président de la CPME a fait part auprès de Jean Castex, de son inquiétude liée au contexte électoral, peu propice, selon lui, aux décisions d’urgence. « Si on a besoin d’appeler, on craint que personne ne décroche. J’ai fait passer le message ».