5 ans après #MeToo : « Il y a beaucoup d’hommes qui doivent flipper en ce moment et tant mieux » déclare Mathilda May

5 ans après #MeToo : « Il y a beaucoup d’hommes qui doivent flipper en ce moment et tant mieux » déclare Mathilda May

Destinée à devenir ballerine, Mathilda May a débuté sa carrière cinématographique sur le tournage de Nemo en 1984. Un an plus tard, elle est remarquée dans le film « Les Rois du gag » et « Lifeforce ». Tout au long de sa carrière, elle côtoie de grands acteurs et réalisateurs. Aujourd’hui metteuse en scène, elle revient au micro de Rebecca Fitoussi sur sa carrière d’actrice « avec un physique attrayant », « une proie idéale de maltraitance psychologique », avant la révolution #metoo.
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Entrée dans le monde du cinéma au milieu des années 80, Mathilda May a vu les mentalités évoluer. De « proie », elle est devenue militante et raconte les coulisses d’une époque où « les relations entre le réalisateur tout-puissant et la petite jeune qui était facile à maltraiter » étaient compliquées. « Moi, je n'osais rien, je n'osais pas dire non. J'étais dans une espèce de rapport de reconnaissance au fait qu'on veuille bien de moi, que j'étais acceptée dans un milieu qui était pas du tout prévu à la base » explique Mathilda May, issue du monde de la danse classique. Sa timidité et son humilité, elle estime les tenir de ses parents « J'ai des parents immigrés qui ont fait profil bas pour être acceptés, intégrés, je pense que ça déteint forcément ».  

« Il y a beaucoup d'hommes qui doivent flipper en ce moment et tant mieux » - Mathilda May

Entre les années 90 et aujourd’hui, le monde du cinéma a été bouleversé par l’avènement du mouvement #metoo, une campagne dénonçant les auteurs d’agressions sexuelles sur les réseaux sociaux. Selon l’actrice, cette révolution n’est pas seulement une libéralisation de la parole : « Moi j'ai l'impression que ce sont plutôt les oreilles qui se sont ouvertes. La parole a toujours été là, les femmes ont toujours plus ou moins crié. Ce n'est pas né du jour au lendemain. C’est juste qu'il n'y avait pas le contexte, le cadre pour entendre ces voix, entendre ces femmes », assure-t-elle. « Il y a beaucoup d'hommes qui doivent flipper en ce moment et tant mieux » insiste la metteuse en scène.

Un combat encore long

Le cinéma garde tout de même des réflexes peu féministes, comme le montre la Une du « Film Français » du 30 septembre 2022 titrant « Objectif : reconquête ! » et où les femmes sont absentes de l’image. Interrogée sur cette Une, Mathilda May répond : « C'est totalement étrange. Oui, ce sont des grands noms, je les admire tous, mais pour la reconquête du cinéma il va falloir se mettre à jour sur la réalité des choses. Beaucoup de femmes réalisatrices sont l'avenir du cinéma parce qu'elle apporte beaucoup ». Et l’actrice de citer celles qu’elle aurait aimé voir sur cette Une, comme Zabou Breitman ou encore Agnès Jaoui. 

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