Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
A la découverte de Georges Perec avec le lauréat du prix Goncourt 2020, Hervé Le Tellier
Par Public Sénat
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« Ecrire un livre, c’est écrire dans un monde qui contient déjà beaucoup de livres qui ont compté… J’écris parce que j’ai été enthousiasmé par Joyce, par Melville, par Kafka et j’ai mis à l’intérieur de mon ouvrage La vie mode d’emploi des hommages, en reprenant leurs phrases, leurs personnages, pour continuer leurs vies » explique Georges Perec en 1978 lorsqu’il reçoit le Prix Médicis.
Ecrire c’est donc s’inscrire dans une filiation littéraire et saluer ceux qui nous inspirent et c’est également ce que fait Hervé Le Tellier quarante ans plus tard en écrivant notamment « La disparition de Perek ». Comme un hommage à un autre livre : « La disparition » écrit par Georges Perec et publié lui en 1969.
Un livre sans la lettre « e », c’est ça l’OULIPO et c’est une des clés du génie de Georges Perec.
Perec, l’étonnement quotidien et la fascination pour les choses minuscules2
Dans les années 70 « même s’il avait une place dans le monde littéraire, Georges Perec était peu connu du grand public. L’écrivain travaille sur la mémoire, le souvenir, les choses minuscules ».
Un goût des petites choses qui lui vient de son enfance, enfance difficile car comme le rappelle Hervé Le Tellier, il est orphelin de père qui meurt au début de la Seconde guerre mondiale et perd ensuite sa maman déportée à Auschwitz. C’est un auteur marqué par les évènements tragiques et qui « toute sa vie va questionner les origines, la place du judaïsme dans son existence » et les lieux qui marquent le monde. A l’image d’« Ellis Island », titre d’un de ses ouvrages par exemple, lieu d’accueil par excellence mais aussi lieu de rejet « car là-bas, on pouvait vous fermer les portes d’une vie nouvelle ».
Un intérêt pour les « Lieux » que l’on retrouve dans son ouvrage posthume publié au Seuil.
Un parcours d’orphelin, de déraciné qui comme beaucoup d’écrivains viennent à l’écriture pour des « raisons cathartiques ou curatives » pour soigner des blessures ancrées au plus profond d’eux-mêmes. Georges Perec était de ceux-là, analyse Hervé Le Tellier.
Perec, le bonheur mode d’emploi
« Pour lui, la vie n’allait pas de soi, quand il écrit La vie mode d’emploi, c’est quelque chose qu’il aimerait bien avoir mais qui malheureusement n’existe pas pour lui ». Et si, confie Hervé Le Tellier, « le projet ultime de Perec n’était pas plutôt le bonheur mode d’emploi ». Une quête qui fut la sienne toute au long de sa vie d’écrivain et qu’Hervé Le Tellier a découvert et aime faire partager à ses lecteurs aujourd’hui.
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