Accompagner ses proches sans les mettre en danger : l’inquiétude des aidants
Risque de contamination, obligation de confinement… comment vivre au temps du Coronavirus quand on est aidant d’un proche âgé ou malade ? Suivi des soins, achats de première nécessité : avec deux parents diabétiques, Louisa Amara est confrontée à des difficultés et des inquiétudes. Elle nous a raconté son quotidien et celui de ses parents.
Louisa Amara a 39 ans, elle vit à Paris, et elle fait partie des 8 à 11 millions de Français qui viennent en aide à un proche. Chaque semaine, elle se rend chez ses parents, tous les deux diabétiques. Mais en ce moment, pas question de prendre de risque : « Ils ont la consigne de rester à la maison et moi je ne dois pas venir les voir car je peux être porteuse saine ». Depuis le discours d’Emmanuel Macron jeudi 12 mars, enjoignant les personnes de plus de 70 ans ou souffrant de maladies chroniques à ne plus sortir, c’est l’inquiétude. Mais pas facile de raisonner son père, pourtant âgé de 79 ans : « Mon père ne se considère pas comme vieux. Ma mère n’arrivait pas à lui faire entendre raison pour qu’il évite de sortir. […] Il est ancré dans ses habitudes. » L’annonce du confinement par le Président de la République lundi soir, finira par lui faire ouvrir les yeux : « ça commence à rentrer »…
Une période d’incertitudes
Mais comment affronter cette période d’éloignement ? Pour la nourriture et les médicaments : pas de problème. Les courses ont été faites ce week-end et ils ont des réserves explique-t-elle. « Et là les médicaments, ça peut leur permettre de tenir trois semaines. Ils savent faire leur pilulier donc ils sont autonomes. » Ce qui inquiète Louisa Amara, ce sont les rendez-vous médicaux et le suivi par les professionnels de santé en général. Diagnostiquée diabétique en 2018, sa mère a déjà dû être amputée d’une partie du pied gauche. Elle a aujourd’hui des rendez-vous médicaux réguliers, notamment pour ses yeux. Chez les personnes diabétiques, un suivi ophtalmique régulier est en effet indispensable car s’il est mal fait, elles peuvent perdre la vue, explique-t-elle : « Ce n’est pas de l’inquiétude c’est un fait ! […] Or j’ai eu un appel hier de l’hôpital, disant qu’ils suppriment toutes les consultations. » L’hôpital annule le rendez-vous avec l’ophtalmologiste prévu le 2 avril et lui demande de rappeler au début du mois de mai. Que faire alors ?
Les piluliers du père de Louisa Amara
Photo : Louisa Amara
Depuis la semaine dernière, elle se sent un peu perdue, sans consignes. Elle a lancé un appel sur twitter pour demander des conseils.
Des soignants lui répondent en ligne, lui donne des informations notamment pour la prise en charge en cas d’urgences. Mais elle n’est qu’à moitié rassurée.
Et elle s’interroge : pour l’instant, l’infirmière à domicile continue ses visites quotidiennes au domicile de ses parents, mais pour combien de temps ? Et le rendez-vous chez le généraliste du 27 mars sera-t-il maintenu ? Elle se pose beaucoup de questions. « Je n’arrive pas à voir plus loin que le 27 mars ».
Louisa Amara, aidante auprès de ses parents.
Louisa Amara n’imagine pas laisser ses parents seuls plus longtemps. « On s’appelle tous les jours mais ce n’est pas pareil ! ». Elle insiste : « Les aidants : on n’est pas là que pour la partie administrative et médicale, on parle de tout et de rien. »
L’intégration dans le Code pénal de cette notion, développée dans les années 1970 pour décrire certains aspects des violences conjugales, a nourri de vifs débats au Sénat jeudi 3 avril. Les élus ont renoncé à la faire entrer strico-sensu dans la loi, mais ils s’en sont inspirés pour revoir la définition pénale du harcèlement sur conjoint.
Pour que les populations soient préparées en cas de crise, la Commission européenne conseille aux citoyens d’avoir un « sac de résilience » avec tout ce qu’il faut pour tenir, en cas de catastrophe naturelle… ou de guerre. « Le but n’est pas de faire peur aux gens », soutient le sénateur LR Cédric Perrin, mais « d’anticiper les situations ». La France prépare un livret de survie, sur le modèle suédois.
Les faits religieux sont de plus en plus acceptés au sein des entreprises et en particulier chez les plus jeunes. C’est ce que révèle une enquête menée par Toluna-Harris Interactive. La sénatrice Hélène Conway-Mouret observe « une plus grande acceptation du religieux dans la vie en communauté ».
Mannequin, animatrice de télévision et comédienne. Elle a médiatisé le combat de son second fils Samy, atteint d’autisme sévère, pour alerter sur le manque de prise en charge des enfants handicapés, mais aussi la solitude des mères et des parents. Malgré la disparition de son fils en 2023, elle a décidé de poursuivre le combat. Cette semaine, Rebecca Fitoussi reçoit Eglantine Eméyé dans « Un monde, un regard » sur Public Sénat.