Affaire Bétharram : « Je pense que François Bayrou a menti à la représentation nationale », affirme Marine Tondelier

Invitée de la matinale de Public Sénat, la secrétaire nationale des Ecologistes s’est exprimée sur l’audition du Premier ministre à l’Assemblée nationale dans le cadre de la commission d’enquête sur les violences dans les établissements scolaires, ce mercredi. Marine Tondelier ne voit pas comment il pourrait s’en sortir après avoir « menti » sur l’affaire Bétharram.
Clarisse Guibert

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Quelques heures avant l’audition de François Bayrou à la chambre basse, la secrétaire nationale des Ecologistes se dit « inquiète » pour le Premier ministre, qui a « menti à la représentation nationale », a propos de l’Affaire Bétharram, selon ses mots. Marine Tondelier fait notamment référence à une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, en février dernier, durant lesquelles François Bayrou a nié avoir été « averti » des violences présumées subies par des anciens élèves de Notre-Dame-de-Bétharram.

« Je ne vois pas comment François Bayrou ne savait pas » pour les violences présumées au sein de l’établissement Notre-Dame-de-Bétharram

Devant les députés, François Bayrou devra prêter serment et ne dire que la vérité sur l’Affaire Bétharram, alors que l’opposition l’accuse de confusion et de mensonge. Marine Tondelier en fait partie : « Rien n’est clair dans ce qu’il raconte. Sa propre fille n’a pas l’air d’accord avec lui ». En effet, la fille de François Bayrou, Hélène Perlant, ancienne élève de Notre-Dame-de-Bétharram a récemment témoigné des violences qu’elles auraient subies dans les murs de l’établissement.

Pour rappel, le parquet de Pau enquête sur des plaintes déposées pour des violences physiques et sexuelles présumément subies par d’anciens élèves du collège et lycée Notre-Dame-de-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques. L’actuel Premier ministre était alors ministre de l’Education lorsque la première plainte est déposée, pour coups et blessures.

Pour Marine Tondelier, il ne pouvait pas ne pas savoir. D’autant plus que le chef du gouvernement « s’est fait connaître pour avoir giflé un enfant », rappelle-t-elle, en référence une scène de la campagne présidentielle de 2002, capturant François Bayrou giflant un enfant qu’il soupçonnait de lui avoir volé son portefeuille. Une vingtaine d’années plus tard, reste au Premier ministre de convaincre les députés de la commission d’enquête, ce mercredi.

« On a tendance à ne traiter l’enfance que par des faits divers », regrette Marine Tondelier

Au-delà de l’affaire Bétharram, Marine Tondelier, également élue des Hauts-de-France, critique le regard de la société sur l’enfance. « Je ne veux pas que Bétharram soit l’arbre qui cache la forêt de la protection de l’enfance ». La secrétaire nationale des Ecologistes plaide pour une meilleure prise en charge des violences faites aux enfants, et le parti a récemment proposé un plan d’urgence sur la protection de l’enfance. « Parlons de l’Affaire Bétharram et de François Bayrou, c’est extrêmement important, mais n’oublions pas le fond du sujet ».

En attendant, le Premier ministre est attendu cet après-midi à 17h pour répondre aux questions des députés Violette Spillebout et Paul Vannier.

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