L’Afghanistan est depuis lundi aux mains des talibans. Des milliers de personnes tentent de fuir le pays à l’aéroport de Kaboul. Alors que les sénateurs appellent à ne pas oublier celles et ceux qui ont travaillé pour la France, le premier avion évacuant des Français est arrivé, mardi matin, aux Émirats arabes unis. Les 45 premiers exfiltrés de Kaboul par la France devaient arriver mardi après-midi à l'aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle, première rotation complète du pont aérien mis en place par la France après la chute de la capitale afghane aux mains des talibans.
Un pont aérien
« Après une situation très chaotique en fin de journée hier » à l’aéroport de Kaboul, un premier avion a pu atterrir puis repartir et est « arrivé en fin de nuit » sur une base française aux Émirats, a lancé Florence Parly, ministre des Armées. Avec ce premier vol, « nous avons posé les bases d’un pont aérien entre Kaboul et les Émirats arabes unis », où la France dispose d’une base militaire, la Base aérienne 104 d’Al Dhafra.
Ce premier appareil, un A400 M de transport militaire, parti de France lundi pour les Émirats, a amené des forces spéciales françaises à Kaboul pour participer aux opérations d’évacuation de plusieurs dizaines de Français ainsi que de certains Afghans.
Apagan
« Nous voyons arriver dès maintenant un détachement des forces spéciales françaises, qui vont contribuer à la sécurisation de l’aéroport […] et permettre les embarquements et les évacuations des ressortissants français, des ressortissants communautaires et des personnalités afghanes que nous projetons de mettre en sécurité dans les jours qui viennent », a déclaré à Kaboul à l’AFP David Martinon, ambassadeur de France, avant le départ de l’appareil. Ce premier vol embarquait aussi « les Gurkhas de l’ambassade de France, qui sont ces soldats d’élite indiens et népalais, qui rentrent chez eux leur mission achevée », a-t-il précisé.
Ni Florence Parly ni aucune source interrogée par l’AFP n’ont dit combien de personnes précisément étaient à bord, ni quand celles devant ensuite aller en France repartiront des Émirats, ni combien de personnes au total la France va exfiltrer dans le cadre de cette opération baptisée Apagan, qui mobilise deux avions de l’Armée de l’air sur le tronçon Émirats-Kaboul et deux autres pour les vols entre les Émirats et la France. « Cette opération ne pourrait pas avoir lieu sans un puissant soutien des Émirats arabes unis », a loué la ministre, déclarant qu’il était « un peu tôt » pour « donner un chiffre avec certitude » sur le nombre total de personnes qui vont être rapatriées.