C’est un documentaire précieux. Un film historique tourné à hauteur d'homme. Tourné en 1997 il retrace l'amitié qu’à su créer le reporter Christophe de Ponfilly avec le commandant Massoud, au fil des années et des guerres. À travers ses yeux, on découvre la figure emblématique de la résistance afghane qu'il a connue lors d'un premier reportage en 1981, lors de l'invasion soviétique. Plusieurs plans sont d'ailleurs tirés de cette époque, avec lesquels il avait réalisé un premier film : « Une vallée contre un empire ».
Près de 15 ans plus tard, Christophe de Ponfilly retrouve un commandant Massoud affaibli mais toujours debout pour lutter et résister contre ses nouveaux ennemis : les Talibans. Car pour le commandant Massoud, « Il n'existe pas de meilleure mission que de sauver son peuple de tels oppresseurs, d'hommes si intolérants et si éloignés de Dieu ».
Massoud, un commandant aux airs de « Che Guevara ou de Bob Dylan »
Le téléspectateur est confronté à la réalité des combats, à la misère, aux scènes de guerres filmées avec une caméra super 8, à la vie quotidienne des Afghans. « À cause du blocus on ne peut compter sur nos ressources », expliquent les habitants, pris dans la misère des guerres qui n’en finissent pas. « Individualistes » aux yeux du journaliste, les Afghans « ont pourtant des valeurs que nous, nous sommes en train de perdre telles que le sens de la communauté, et le respect des anciens ». Ce documentaire est aussi une sorte d'introspection de la part du journaliste. Il s'interroge notamment sur sa démarche de cinéaste. « Pour être honnête, je ne suis pas seulement venu en Afghanistan pour les Afghans, mais aussi pour échapper à l'arrogance du monde auquel j'appartiens, aux technologies si avancées et aux manières d'être trop dégradées, trop égoïstes ».
« Afghanistan, pays lointain, en guerre dont tout le monde se fout ou presque ».
Comme un journal de bord, les jours se succèdent et laissent entrevoir les problèmes auxquels se heurte ce peuple « qui refuse la société qu’ont tenté de leur imposer les Soviétiques » jusqu’en 1989 puis « l'oppression » qu'exercent les Talibans dans les années 1990.
Face à un contexte politique tendu, Massoud aux airs de « Che Guevara ou de Bob Dylan » tient bon, en guidant son peuple, jusqu'en septembre 2001 où il décédera dans un attentat.
« Afghanistan, pays lointain, en guerre dont tout le monde se fout ou presque ».