Aimer après les camps de concentration
Peut-on encore connaître les plaisirs de la chair lorsqu'on a subi des violences dans sa propre chair ?L’amour après, c’est le titre du nouvel ouvrage de Marceline Loridan-Ivens et Judith Perrignon publié aux éditions Grasset. Invitée dans la nouvelle émission littéraire de Public Sénat, Marceline raconte sa déportation dans le camp de concentration d’Auschwitz et comment l’amour, celui pour les êtres mais également pour la littérature, lui a permis de survivre après l’horreur.

Aimer après les camps de concentration

Peut-on encore connaître les plaisirs de la chair lorsqu'on a subi des violences dans sa propre chair ?L’amour après, c’est le titre du nouvel ouvrage de Marceline Loridan-Ivens et Judith Perrignon publié aux éditions Grasset. Invitée dans la nouvelle émission littéraire de Public Sénat, Marceline raconte sa déportation dans le camp de concentration d’Auschwitz et comment l’amour, celui pour les êtres mais également pour la littérature, lui a permis de survivre après l’horreur.
Public Sénat

Par Priscillia Abereko

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3 min

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L’amour après, c’est d’abord l'histoire du rapport envers son propre corps, le sien, celui de Marceline Loridan-Ivens. Un livre confession qui est étroitement lié au passé de Marceline Leridan-Ivens. En 1944, elle à 16 ans. Parce qu’elle est de confession juive, son père et elle sont arrêtés et déportés vers le camp de concentration d’Auschwitz. Une période de sa vie traumatisante avec des épisodes qu’elle ne peut oublier encore aujourd’hui : « C’était l’horreur. La proximité de tous ses corps nus et pour les filles qui étaient avec leur mère, c’était l’horreur. Au fur et à mesure les camps se transformaient, c’était intolérable. Il y avait un tel mépris de nos corps par les SS ».

Au fil des pages, Marceline se confie aussi sur son rapport à la sexualité. Un thème récurrent dans son ouvrage. Des pages qui décrivent ses premiers rapports sexuels, l'absence de plaisir ressenti... Marceline se dévoile et en profite pour y faire passer des messages : les femmes et les hommes connaissent encore mal leur anatomie. « Nous vivons dans des sociétés trop pudiques ou mal pudiques. Peut-être qu’il y a eu d’autres époques dans notre pays beaucoup plus légères, des périodes plus ouvertes, plus accessibles aux femmes, j’en suis persuadée ».  

Si elle y raconte naturellement sa vie, écrire ce livre ne lui est pas venu du jour au lendemain. Un travail mûrement réfléchit qu’elle décide d’entreprendre après avoir rédigé le livre Et tu n’es pas revenu, un livre qui s’adressait à mon père : « j’ai tout de suite proposé aux éditions Grasset un livre que j’avais dans ma tête depuis longtemps. Je trouvais que c’était un livre culotté qui avait beaucoup de toupet […] et qui pouvait être un intermédiaire entre moi et un certain public parce qu’il fallait casser des idées reçues, des choses jamais dites. Par exemple je voyais le développement actuel des féministes qui m’agaçait particulièrement » explique-t-elle.

Dans L'Amour après, l’auteur nous raconte dans des mots simples et soigneusement choisis, une partie de sa vie après avoir vécu l’enfer dans les camps de concentration nazis : Il n'y est pas simplement décrit son rapport à l’amour notamment avec de grands écrivains comme Georges Perec, ni son indignation envers les mouvements féministes... C'est l'amour des mots, de la littérature en général qui y est également raconté. Dans ses relations amoureuses, la priorité n'est pas donnée aux hommes : c'est avant tout ce qu'ils peuvent lui apporter sur le plan littéraire.

 

 

Retrouvez l'intégralité de l'émission Livres & Vous, présentée par Adèle Van Reeth, ce vendredi 16 février à 22h.

 

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