Une étude publiée lundi dans la revue JAMA International Medecine et révélée par Le Monde, démontre que manger bio réduit significativement les risques de cancer.
Les plus gros consommateurs d’aliments bio auraient 25% de risque de cancer en moins que ceux qui en consomment le moins.
Sur le plateau d’ « On va plus loin », Laurent Mariotte, chroniqueur culinaire, se dit n’être « pas surpris » par les conclusions de cette étude : « Évidemment qu’il y a une cause entre ce qu’on mange et notre santé. Il n’y a qu’à voir les maladies chez nos amis les agriculteurs, quand ils (…) sont vraiment en contact avec les produits phytosanitaires. »
Étant lui-même fils de paysan, Laurent Mariotte sait de quoi il parle.
« Changer nos habitudes alimentaires »
Mais comment faire alors, quand on voit que manger bio coûte plus cher ?
« Ça coûte plus cher d’acheter bio, mais ça ne coûte pas forcément plus cher de manger bio » rétorque le journaliste. Pour lui, l’important est de « changer nos habitudes alimentaires » : « Manger peut-être moins de viande mais de meilleure qualité. Introduire les protéines végétales dans nos assiettes (…) Moins de quantités aussi peut-être (…) [c'est-à-dire] arrêter les grandes plâtrées. »
Laurent Mariotte conseille également de consommer « avec les saisons » et « local ».
« Il faut changer sa façon de faire les courses »
« Il faut accepter de changer ses priorités » ajoute-t-il. « Il y a quarante ans, 36% de notre budget était consacré à l’alimentation. Aujourd’hui, c’est 14% (…) On est obligé de payer les choses au juste prix (…) pour manger de la qualité, pour avoir une traçabilité et puis pour que le paysan soit payé au juste prix. Il faut arrêter de vouloir de la nourriture (…) low cost. Qu’est-ce qu’il se passe quand c’est comme ça ? Les animaux sont mal élevés, on utilise des produits phytosanitaires à outrance, on est dans une agriculture ultra-intensive, qui ne respecte pas le paysan et qui ne respecte pas le consommateur. Donc oui, il faut accepter de changer nos comportements (…) Il faut changer sa façon de faire les courses. »
Et changer sa façon de faire les courses pour Laurent Mariotte, ça veut dire aller moins souvent au supermarché et retourner dans les marchés : « [Ce sont] des malins, la grande distribution. Ils ont bien compris, qu’évidemment, le bio avait un fort pouvoir attractif (…) Il y a un vrai business. Souvent dans la grande distribution (…) le bio vient de l’autre bout de la planète (…) [Un bio] qui n’a pas forcément les mêmes règles, les mêmes normes que notre bio à nous. Le bio européen, franchement, est super bien réglementée. »
Vous pouvez voir et revoir l’interview de Laurent Mariotte, en intégralité :
Alimentation bio et cancer : interview avec Laurent Mariotte (en intégralité)