Assouplissement des 80 km/h : « C’est un mensonge » déclare le sénateur Michel Raison
Alors que l’Assemblée prévoit un retour des 90km/h pour les routes départementales, Edouard Philippe affirme qu’il n'y a « aucun inconvénient » à laisser aux présidents de conseil départementaux la capacité de déroger aux 80 km/h. Ce dispositif pourrait raviver des tensions avec le Sénat.

Assouplissement des 80 km/h : « C’est un mensonge » déclare le sénateur Michel Raison

Alors que l’Assemblée prévoit un retour des 90km/h pour les routes départementales, Edouard Philippe affirme qu’il n'y a « aucun inconvénient » à laisser aux présidents de conseil départementaux la capacité de déroger aux 80 km/h. Ce dispositif pourrait raviver des tensions avec le Sénat.
Public Sénat

Par Yann Quercia

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Le Sénat a-t-il été entendu dans son bras de fer avec l’exécutif concernant l’épineux sujet de la limitation à 80km/h ? Edouard Philippe ne voit « aucun inconvénient » à laisser aux présidents de conseil départementaux la capacité de déroger aux 80 km/h sur les routes secondaires, comme le prévoit un amendement porté par le groupe LREM à l'Assemblée nationale, a affirmé le Premier ministre jeudi sur Franceinfo.

On pourrait croire à un assouplissement du gouvernement sur un sujet qui crispe les élus depuis juillet 2018. Ce n’est pourtant pas la lecture qu’en fait Michel Raison qui parle d’« un mensonge » et on pourrait imaginer une qu’une nouvelle fronde du Sénat pourrait voir le jour.

« Un contournement machiavélique du Sénat »

Lors de l’examen de la loi mobilité au Sénat, l’amendement adopté par la chambre haute du Parlement, donnait la compétence aux présidents des conseils départementaux (pour les départementales) et aux préfets (pour les nationales) pour relever la vitesse maximale autorisée sur les routes. La décision devait être prise après un avis de la commission départementale de la sécurité routière. L’amendement, porté par le député LREM Jean-Marc Zulesi, revient sur le dispositif des sénateurs car il exclut de l’assouplissement les nationales, qui sont gérées par les préfets.

Michel Raison voit dans l’amendement porté à l’Assemblée, une volonté de « culpabilisation des élus : « Le Premier ministre va expliquer aux présidents de départements, en les culpabilisant, que s’il y a un accident, ce sera de leur faute. C’est un mensonge et c’est très maladroit sur le plan politique car c’est un contournement machiavélique de ce que l’on a voté au Sénat. »

Cet amendement, qui devrait être adopté, pourrait être à la source d’un blocage dans la commission mixte paritaire qui aura lieu après la lecture de l’Assemblée nationale : « le Sénat s’opposera à cette décision » conclut Michel Raison

Partager cet article

Dans la même thématique

controle ok
6min

Société

La France condamnée pour contrôle au faciès par la CEDH : « Que faut-il pour que la France prenne en main le sujet ? » s’indigne Corinne Narassiguin

La Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France pour un contrôle d’identité discriminatoire, une première. « Tout ça ne peut pas continuer », dénonce la sénatrice PS Corinne Narassiguin, auteure d’une proposition de loi sur le sujet. Elle pointe le « ciblage » sur les sans-papiers, qui a été demandé à la police par le ministre Bruno Retailleau. « Ça, c’est du contrôle au faciès », dénonce la sénatrice de Seine-Saint-Denis.

Le

Assouplissement des 80 km/h : « C’est un mensonge » déclare le sénateur Michel Raison
4min

Société

Egalité femmes-hommes : « Si nous avons une réduction de moyens, je ne serai pas en mesure de réaliser le travail qui m’est demandé », alerte Bérangère Couillard

Auditionnée par la délégation aux droits des femmes du Sénat, la présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Bouillard s’inquiète de l’avenir de l’institution à la veille des débats budgétaires au Parlement, et des échéances électorales.

Le

Assouplissement des 80 km/h : « C’est un mensonge » déclare le sénateur Michel Raison
3min

Société

Intelligences artificielles : « On ne peut pas leur faire confiance », prévient le concepteur de l’assistant vocal Siri

Auditionné par la commission des affaires économiques du Sénat, l’informaticien Luc Julia, concepteur de l’assistant vocal Siri a démystifié les idées reçues sur l’intelligence artificielle. S’il conçoit cette nouvelle technologie comme un « outil » permettant de dégager du temps, il alerte sur le manque de fiabilité des informations.

Le